I- L’imbrication des pouvoirs et des liens : les structures de la Catalogne féodale.
A- Le comte Raymond Bérenger Ier (1035-1076) :
li. 1, 11, 14, 17… : porte simplement le titre de « comte » de Barcelone, le titre de marquis d’Espagne ayant été confisqué au Xème siècle par le comte de Toulouse. Le comté de Barcelone est en fait formé de la réunion des comtés de Barcelone et de Gérone (li. 9), mais le comte reçoit aussi l’hommage des comtes de Ribagorça, de Pallars, d’Urgell, de Cerdagne, de Conflent, de Roussillon, de Valespir, de Besalu, de Vic, de Peralada, d’Empuries, de Berga et de Vall de Lord. Cet ensemble, à cheval sur les Pyrénées orientales, forme la Catalogne, dont le comte de Barcelone est le maître.
Par tradition, le comté de Barcelone continue de regarder vers le Nord : la datation par les années du règne de Philippe Ier rappelle que le comte est vassal du roi de France, dont il tient son comté en fief (li. 15). Mais la géographie et l’histoire des Xème et XIème siècle l’ont également amené à développer des liens actifs en Espagne, dont témoigne la référence aux parias à la ligne 16, auxquels il faudrait ajouter la domination sur Valence acquise aux dépends des musulmans vers 1050.
Enfin, il est lui-même seigneur (« le seigneur Ramon »), utilisant une titulature qui au IXème siècle, était réservé au roi. Il tient des « alleux et des honneurs », c'est-à-dire des terres en pleine propriété et des droits publics (li. 15-16). C’est donc un prince territorial (comte de 1er rang) qui a lui-même de nombreux vassaux.
B- Les vassaux du comte : le vicomte Udalard Bernard.
C’est à l’un d’eux en particulier, le vicomte Udalard de Barcelone, que s’intéresse le texte. Ces vassaux administrent les comtés constitutifs du comté de Barcelone (référence au prélèvement des impôts li. 33). Dans les comtés de Barcelone et de Gérone, directement tenus par le comte, ils portent le titre de vicomte (adjoint du comte). Leur charge est signifiée par la remise de la garde d’un ou plusieurs châteaux appartenant au comte (li. 4 et 5 : « Le vieux château, dit château vicomtal … l’autre château, dit château neuf »). Ces châteaux ont un rôle essentiel car ils servent à défendre le comté des raids musulmans (la ville de Barcelone elle-même a été mise a sac par Al- Mansûr en 985).
Les vicomtes, comme Udalard, ont eux-mêmes des vassaux qu’ils installent pour surveiller les châteaux : les châtelains (li. 23), qui sont les arrières-vassaux du comte. Ces seigneurs de châteaux, castlà en catalan, jouent un rôle essentiel dans la formation de l’identité catalane, puisque le nom Catalogne (en cat. Catalunya) vient de Castlania, le pays des châtelains.
Vicomtés et châteaux sont des fiefs (li. 52), mais la particularité du système catalan repose sur le fort contrôle que maintient le comte sur ses vassaux et arrières-vassaux (on trouverait des exemples équivalents dans l’Anjou des Plantagenêt ou dans le cœur du comté de Flandre). En particulier, les arrières-vassaux doivent eux aussi prêter directement hommage au comte (li. 23-25), alors qu’ailleurs, l’hommage de l’arrière-vassal passe par l’hommage de son seigneur (cf. le cas de Baudouin de Hainaut, arrière-vassal du roi de France, mais qui ne lui prête pas hommage car son seigneur le comte de Flandre le prête pour lui).
Ce contrôle que veut garder le comte sur ses vassaux est dû à la proximité de la menace musulmane, qui exige une grande cohésion des comtés catalans autour du comte de Barcelone.
C- Un autre moyen de la cohésion du comté : les liens familiaux.
« le seigneur Ramon, comte, et dame Almodis, comtesse » + tout au long du texte « le comte et la comtesse » : la comtesse est donc étroitement associée au pouvoir du comte. En fait, le comte et la comtesse sont cousins, et Almodis est la fille du comte de Vic. Ce renchaînement d’alliance entre les branches barcelonaise et vicoise de la famille comtale renforce les liens entre les comtés catalans et permet au comte de Bacelone de réaffirmer son pouvoir sur les comtés secondaires.
li. 34 : Udalard est un descendant de Raymond Borell (992-1017), premier comte de Barcelone à avoir réuni Barcelone et Gérone et à avoir nettement affirmé la domination de Barcelone sur les autres comtés. Raymond Borrell était le quadrisaïeul du comte Raymond Bérenger. Udalard et Raymond-Bérenger sont donc cousins au 4ème degré. En outre, le père d’Udalard, Bernard (la forme Udalard Bernard signifie « Udalard fils de Bernard »), portait un nom qui appartient à l’onomastique de la famille comtale.
Non seulement les comtés, mais aussi les vicomtés étaient donc tenus par des membres des lignages secondaires de la dynastie comtale. Cela explique la multiplication des personnages portant le même prénom, et donc l’apparition précoce du patronyme, seul moyen de les distinguer (Udalard (fils de) Bernard, Gondebaud (fils de) Mir, Bernard (fils de) Ramon).
Les souscripteurs de l’acte sont en général les vassaux du signataires, leurs noms permettent donc de se faire une idée de leur origine :
- certains sont liés à la famille comtale, puisqu’ils portent des noms tirés de ses traditions onomastiques (Mir, Bernard, Raymond).
- D’autres sont des nobles étrangers (cadets de noblesse exclus de l’héritage par le droit d’aînesse) attirés par la prospérité catalane et les opportunités offertes par les guerres contre les musulmans : Bonfill Alaman (Bonfils, fils de l’Allemand).
La noblesse de Catalogne du XIème siècle présente donc une structure très endogamique (mariage au sein d’un même groupe), le comte, ses comtes secondaires, les vicomtes et une majorité de vassaux étant issus de la famille des comtes carolingiens. Les alliances croisées entre cousins renforçaient régulièrement ces liens familiaux. Cela s’explique par la difficulté de s’allier avec les dynasties voisines : un mariage avec les musulmans d’Espagne était impossible, une alliance avec les voisins chrétiens (comté de Toulouse et Royaume d’Aragon) aurait signifié le risque d’être absorbé par eux. Cette structure familiale spécifique vient également renforcer les engagements féodo-vassaliques entre le comte et ses vassaux.
II- La nature de l’engagement féodal : la fidélité.
Il est donc temps d’interroger plus en détail la nature de ces lien féodo-vassalique à partir des informations que nous donne le texte, qui nous permettent de montrer que cet engagement est fondé sur la réciprocité et la liberté, qu’il repose sur la fidélité promise par serment au moment de l’hommage et qu’il entraîne des droits et des devoirs aussi bien pour le seigneur que pour le vassal.
A- La structure de l’engagement féodal :
- Les notifications qui débute chaque paragraphe (« s’engage », « convient ») montre qu’Udalard intervient librement, sans contrainte du comte.
En outre :
li. 49 : « conclut un accord »
Nature même du document (une convention, donc un acte juridique engageant librement deux personnes entre elles)
ð l’engagement féodo-vassalique est un accord librement consenti entre le comte et son vassal.
- réciprocité : le cœur du document est l’échange réalisé entre le comte, qui offre un fief (li. 49-51) à Udalard, et Udalard qui jure fidélité et service au comte (li. 11-13 et 14-17).
Cet engagement prend la forme d’une cérémonie spécifique dont la notice étudiée est la trace écrite : l’hommage. Le vassal s’agenouille devant son seigneur et place ses mains dans les siennes. Il lui prête serment de fidélité (li. 11 et 30) : c’est la recommandation. Ensuite, le seigneur relève son vassal et les deux hommes s’embrassent sur la bouche (ils échangent leurs souffles en signe de confiance mutuelle). Il lui remet un objet (ici une charte, plus au Nord, une motte de terre ou une bannière) qui symbolise le fief. Dans les pays de droit écrit, comme la Catalogne, une copie écrite du serment est conservée pour servir de preuve (li. 12).
L’hommage, cérémonie d’engagement réciproque, crée donc des droits et des obligations propres pour le vassal comme pour le seigneur.
B- Les droits et les devoirs du vassal :
Li. 3 et 44 : « tenir défendre et conserver » son fief :
- droit : le posséder (« tenir et conserver ») ce qui est confirmé aux li. 49 (« la possession ») et 52-23 (« de la même façon que … ont tenu ce fief »).
- Devoir : le défendre pour assurer la sécurité de son seigneur et éviter toute diminution de son territoire.
Li. 2-10 et 14-16 : Le devoir de défense va plus loin, car Udalard doit de façon générale défendre les « droits, alleux, fiefs, terres et honneurs de son seigneur », c'est-à-dire l’ensemble de sa principauté.
Li. 16 et 48 : « honneur » attaché à la terre ou au château = honneur au sens carolingien du terme = droits publics, droit de ban : le vassal doit aider son seigneur à administrer et gouverner sa principauté, sans abus ni exaction (li. 33-36) c'est-à-dire sans exiger des administrés plus que ce qu’ils doivent au comte (ce qui serait un moyen pour lui de s’enrichir aux dépends de son seigneur).
Ces deux devoirs, la défense et l’aide dans le gouvernement, correspondent aux deux devoirs vassaliques définis par Fulbert de Chartres, spécialiste du droit féodal, dans sa lettre au duc Guillaume d’Aquitaine : l’auxilium et le consilium (l’assistance [sous entendue militaire] et le conseil). = engagement vassalique classique. = le service vassalique. Un exemple de ce service est l’obligation faite à Udalard d’accueillir le comte dans les châteaux qui lui sont confiés à chaque fois qu’il en fera la demande (= droit de gîte) (li. 17-22). De même, Udalard ne peut déserter son poste ou s’absenter sans l’accord du comte, même pour partir en pèlerinage (li. 53-54)
Dans les engagements pris par Udalard apparaissent deux autres devoirs corrélatifs à la fidélité due au seigneur :
- « sincèrement et sans tromperie » : ne pas faire de tord à son seigneur, que ce soit par son honnêteté dans l’administration de son fief ou en ne commettant pas d’atteintes à son honneur (au sens noble du terme cette fois) en refusant d’obéir ou en le trompant.
- Etre fidèle : multiplication, dans le texte, des références à la fidélité jurée par Udalard au comte = Udalard doit remplir toutes ses autres obligations, ne pas aider les ennemis du comte (« qu’il ne les trahira pas », li. 17), ne pas s’en prendre au comte. Un exemple concret est l’obligation qui est faite à Udalard de demander l’accord du comte avant de confier un des châteaux qui lui est confié en fief à un châtelain, afin que celui-ci s’assure qu’aucun de ses vassaux ne donne un de ses châteaux en fief à l’un de ses ennemis. (li. 23-29)
ð la fidélité est une notion complexe, fondée sur l’engagement personnel, qui résume toutes les obligations du vassal. Tout le système féodal est fondé sur la fidélité, qui lui a donné son nom (féodal vient de féal, fidèle en vieux français).
Si le vassal ne remplit pas ses obligations, il peut être puni par son seigneur.
C- Les droits et les devoirs du seigneur :
Le comte doit lui aussi conseil à son vassal (li. 24). Pour le reste, le texte détaille peu les obligations du seigneur, car c’est la notice au nom d’Udalard. Celle intutulée au nom du comte devait se rapporter à ce sujet.
On peut tout de même préciser que de seigneur a un devoir d’assistance envers son vassal dans les « 4 cas » : s’il est attaqué, s’il adoube son fils, s’il marie sa fille et s’il part en croisade ou en pèlerinage. Il est toutefois possible de percevoir l’écho de cette quatrième obligation dans la restriction mise au départ en pèlerinage d’Udalard aux li. 53-54 : non seulement ce départ entraînerait la vacance de son poste, mais en plus, cela aurait un coût financier pour le comte, contraint de lui venir en aide. D’où la nécessité de son accord préalable.
Le principal droit du seigneur décrit dans le texte est celui de punir un vassal désobéissant ou infidèle :
- le comte conserve un droit d’usage des biens remis en fief, par le droit de gîte (« mise en possession du château »).
- Il a le droit de juger ses vassaux (li. 40)
- En cas d’atteinte à ses droits ou à son honneur, ou de rupture de la fidélité (ce qui revient au même), il a le droit de tirer réparation de son vassal (système compensatoire : le vassal doit payer une amende proportionnelle à la gravité de sa faute) ou de prononcer la « commise du fief » (= confiscation définitive). C’est la conséquence logique du lien féodo-vassalique fondé sur l’échange fief contre fidélité.
Mais cette procédure est très codifiée (li. 33-49), limitée à une période de 60 jours, afin d’éviter tout abus.
- le seigneur a un dernier droit essentiel : le droit de grâce, moyen de manifester sa noblesse et sa grandeur d’âme en accordant son pardon au vassal infidèle.
=> au cœur du lien féodo-vassalique, on trouve donc le fief, propriété du vassal en contrepartie de sa fidélité, mais dont le seigneur continue à pouvoir disposer sous certaines conditions.
III- Le contenu de l’engagement féodal : le fief.
Le fief (feodus) dérive de fides, la fidélité. C’est la « terre de la fidélité ». Mais qu’est-il vraiment ? Il s’agit donc d’interroger sa nature physique, mais aussi de chercher à comprendre son statut juridique.
A- Nature du fief :
« le comte et la comtesse remettent le vieux château vicomtal à Udalard, lui cèdent en fief la vicomté de Barcelone et le fief dudit château » : le fief est donc ici constitué de deux éléments distincts : la vicomté de Barcelone et le château vicomtal. Le comte conserve un droit d’usage du second (li. 17-22), mais renonce à ce droit sur la vicomté (ce que l’on déduit de l’absence de toute mention à ce sujet dans la notice). Le fief est donc constitué d’une terre (la cité de Barcelone et sa banlieue) et de droits publics (ban) (« l’honneur » attaché au château), de nature fiscale (cens, li. 33), coutumière (les « usages », li. 33 = taxes seigneuriales levées sur les équipements collectifs (banalités) et sur les échanges (péages, octrois et tonlieux = taxes sur la circulation des hommes et des marchandises). Il faudrait y ajouter le pouvoir judiciaire qui n’apparaît pas dans le texte, sans doute parce que c’est le comte qui rend lui-même la justice à Barcelone.
Le fief est donc constitué d’une seigneurie foncière et banale.
Le fief et les droits qui s’y attachent sont symbolisés par un lieu qui est remis à Udalard : le château vicomtal. (par opposition au château comtal, ou château neuf, résidence du comte quand il est dans la cité, dont Udalard n’a que la garde et qu’il doit toujours tenir à la disposition du comte). La remise du château coïncide avec la remise du fief (li. 51-52).
D’autres lieux de pouvoirs qui peuvent servir de siège à une seigneurie remise en fief apparaissent dans le 1er § : l’évêché, l’abbayes (= seigneuries ecclésiastiques, jusqu’à la fin du XIème siècle, les évêques et abbés peuvent être vassaux d’un prince laïc).
ð Les droits des différents fiefs d’entremêlent, comme à Barcelone, citée partagée entre le comte, le vicomte et l’évêque. On sait pas ailleurs que les pouvoirs étaient partagés géographiquement : le vicomte avait autorité sur le plat pays autour de la cité, tandis que le comte et l’évêque se partageaient la cité. (// à Paris, que le roi de France a confié à un vicomte qui en réalité administre les environs de la cité, la ville elle-même étant gouvernée par l’évêque et par le prévôt (représentant) du roi).
ð Le comte reste maître de Barcelone et pourtant, Udalard et ses ancêtres « possèdent » et « tiennent » la cité. Á qui appartient donc le fief ?
B- Propriété et hérédité :
On l’a vu, Udalard « tient » la vicomté de Barcelone, il en a la « possession », et il a hérité ses droits sur fief de son père, de son grand-père et de son arrière-grand-père (li. 51-52). Le fief est donc transmissible héréditairement. Udalard peut aussi donner une partie de son fief en fief à l’un de ses vassal (châtelain).
=> le fief a donc toutes les apparences de la propriété, puisque le vassal en a la jouissance pleine, entière et héréditaire. Mais cette propriété est conditionnelle, soumis au respect des engagements pris envers son seigneur (li. 34-35 : « Si Udalard ne respecte pas l’accord et lesdits serments… » ; li. 48-49 « et le château et son honneur ne demeurera à aucun titre en la possession d’Udalard »). Son accord est nécessaire pour certaine décision (remise en fief d’une partie du fief, départ en pèlerinage), il conserve un droit d’usage temporaire du château. Enfin, il peut reprendre le fief en cas de manquement grave à la fidèlité.
C- Un don que l’on peut reprendre !
Le fief est donc un « don » (li. 47), il est concédé (« cédé », li. 52) en pleine propriété au vassal par le seigneur, mais ce dernier garde des droits sur ce qu’il a donné.
La source de ses droits réside dans l’engagement de fidélité qui traduit la dette symbolique de celui qui a reçu par rapport à celui qui a donné.
Le fief est donc ce que les anthropologues appellent un « keeping while giving » (donner en gardant) : c’est un don qui institue une hiérarchie et des obligations entre le donneur (le comte) et le receveur (Udalard), car Udalard n’a pas les moyens de rendre au comte Raymond-Bérenger l’équivalent de ce qu’il a reçu.
La transmission héréditaire du fief entraîne la transmission héréditaire de l’obligation.
Conclusion :
La multiplication des liens personnels (de fidélité, familiaux) et symboliques (don, obligation) assure la cohésion de la principauté catalane autour du comte de Barcelone. Tout en permettant un encadrement local efficace des populations centré sur chaque château et seigneurie aux mains d’un vassal qui les tient en fief et doit des comptes au comte. Dans ses institutions et ses rituels, la féodalité catalane n’est donc pas résolument différente de la féodalité du nord de la Loire. Si elle accorde d’avantage de place à l’écrit, elle repose elle aussi fondamentalement sur l’échange du fief contre la fidélité et le service qui institue des obligations réciproques entre le seigneur et son vassal. Mais l’exemple catalan est relativement isolé, surtout au XIème siècle. Des documents comme la lettre de Fulbert de Chartres à Guillaume d’Aquitaine ou la lettre du comte Eudes de Blois au roi Robert le Pieux montrent qu’ailleurs, les seigneurs avaient beaucoup plus de mal à faire respecter leurs devoirs à des vassaux que n’effrayait pas la commise du fief, que leurs seigneurs n’avaient pas les moyens effectifs de mettre en œuvre. Hormis dans quelques espaces spécifiques (Catalogne, Anjou, cœur du comté de Flandre), il faut attendre le XIIème siècle pour que le droit féodal soit vraiment respecté et que les princes aient, partout, des capacités de contrôle de leurs vassaux comparables à celles qui apparaissent dans ce texte.