Corps du commentaire :
Avant de rédiger le commentaire, il faut veiller à :
- Elucider les éléments qui demandent à l’être : identifier les personnages et les lieux.
Personnages :
Olybrius
Glycère
Népos, fils de la sœur de Marcellin
Euric
Ecdicius
Avitus
Oreste
Augustule
Odoacre
Lieux :
Ravenne
La cité des Arvernes
Dalmatie / Salone
Plaisance
Lucullus / Campanie
- identifier les passages qui posent problème et demanderont donc à être analysés en détail = passage soulignés dans le texte.
I- Une période troublée :
1- La succession au trône impériale.
Texte cite 5 empereurs en tout : Avitus (455-456) ; Olybrius (472), Glycère (472-474), Julius Nepos (474-475) et Romulus Augustule (475-476) = succession très rapide, tous règnent un an ou moins.
Mode de la narration, en accumulant la liste de ces successions très rapides sans vraiment d’explication (à part l’usurpation) sur leurs causes accroit cette sensation vertigineuse d’un empire devenu fou et courant à sa perte (v. les premières lignes) et utilise cet argument pour expliquer l’affaiblissement général de l’empire. (« c’est en considérant toutes ces vicissitudes…. »). Un seul à une origine identifiée : c’est Avitus qui était sénateur, puisque son fils l’était aussi (titre héréditaire). Mais on sait par ailleurs que tous étaient issus de cette classe, à l’exception de Glycère, simple soldat porté sur le trône par son général et qui était un fantoche. D’ailleurs, de façon générale, tous apparaissent comme des fantoches qui ne font rien : Jordanès ne nous dit rien de leur action, le seul qui tente de réagir à l’affaiblissement de l’empire, Nepos, voit son initiative se retourner contre lui (tentative de reprendre le contrôle de la Gaule et révolte d’Oreste). Mais d’autres tirent profit de cet affaiblissement.
2- Le pouvoir croissant des chefs de guerre.
Quatre personnages tirent leur épingle du jeu dans ce texte, deux Romain et deux Barbares. Ils ont en commun de contrôler la puissance militaire (ce qui se traduit par le titre de « maître de la milice ») :
- Ecdicius (ou Aegidius), l’homme fort des Gaules qui doit certes reculer devant les Wisigoths mais qui préserve son indépendance à l’égard de Rome puisque Nepos ne peut le faire déposer ;
- Oreste qui, en prenant le commandement de l’armée, acquiert le moyen de peser sur le choix de l’empereur ;
- Euric, le roi des Wisigoths, qui accroît ses possessions ;
- Odoacre, le roi des Turcilinges, qui met fin à l’empire ;
ð montre prédominance des pouvoirs appuyés sur l’armée, composée essentiellement d’auxiliaires germaniques (« et des troupes d’auxiliaires appartenant à diverses nations »), qui fait et défait les empereurs, et ayant un fort ancrage local.
3- La fin de l’empire.
La conséquence logique de cette situation est la fin de l’empire romain d’Occident, qui avait déjà perdu toute réalité, puisque l’empereur n’était plus qu’une marionnette entre les mains de ceux qui contrôlaient les forces militaires. « il arriva à Ravenne et s’y arrêta pour faire empereur son fils Augustule » : Un symbole de cette situation est le choix d’Oreste de ne pas devenir empereur mais de confier le trône à son fils de 15 ans (d’où son surnom d’Augustule, petit Auguste). « Odoacre, roi des Turcilines … d’empara de l’Italie. Oreste fut tué et Odoacre ayant détrôné son fils Augustule, le condamna à la peine de l’exil » : En 476, Odoacre, devenu maître de la milice, met le siège devant Milan, où résident Oreste et Romulus Augustule depuis qu’il a pris le contrôle de Ravenne. La ville, mal défendue par les rares troupes restées fidèles à Oreste, tombe rapidement et Oreste est tué. On raconte qu’Odoacre, ému par la jeunesse et la beauté de Romulus Augustule, décida l’épargner et de l’exiler. Mais en pratique, cet enfant privé de tout pouvoir et de tout soutien ne représentait plus aucun danger pour lui. « C’est ainsi que l’empire d’Occident du peuple romain … périt » : Odoacre fit ensuite envoyer les insignes impériaux à l’empereur d’Orient, signifiant ainsi qu’ils étaient devenus en Occident, et se proclama roi d’Italie. Mais son règne fut de courte durée, car l’empereur Zénon envoya les Ostrogoths fédérés en Pannonie occuper en son nom l’Italie. En 480, Théodoric Ier le Grand éliminait Odoacre et devenait roi d’Italie (« depuis lors ce sont les rois des Goths qui possèdent Rome et l’Italie »).