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année universitaire 2006-2007

VIP-Blog de dreillard
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  • Créé le : 04/10/2006 02:29
    Modifié : 24/06/2007 14:30

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    Le château à Motte

    07/02/2007 01:15

    Le château à Motte


    Illustration : le donjon de Gisors (Essone), édifié au début du XIIème siècle au sommet d'une motte. Le donjon d'Ardres décrit par Lambert (texte 4) devait offrir une grande ressemblance avec celui-ci.

    L’énorme majorité des seigneuries qui se multiplient à la fin du Xème et au début du XIème siècle couvrent un territoire qui n’excède guère celui d’une commune moderne. En leur centre, le château du seigneur les symbolise à tel point que ces petites seigneuries qui constituent la base de l’organisation féodale sont appelées châtellenies et leurs seigneurs, des châtelains.

    Quatre documents nous permettent d’appréhender l’évolution du château, cœur de la seigneurie, de l’apparition des premières mottes au Xème siècle à l’apparition du château fort au XIIème siècle.

    - 2 textes historiques relatifs à la région des Flandres aux XIème et XIIème siècles :

    • Le premier relève du genre hagiographique, puisque c’est un extrait de la vie d’un saint évêque de Thérouane écrit par un clerc du chapitre de sa cathédrale. L’auteur, contemporain des faits, nous livre un texte très descriptif qui ne pose pas de problèmes d’interprétation.
    • L’autre est un extrait d’une chronique familiale, l’Histoire des Comtes des Guînes et des Seigneurs d’Ardres, de Lambert d’Ardres, un clerc lui-même issu d’une branche cadette de la famille de Guînes qui tenait les archives de la famille. Il écrivit vers 1200 une œuvre à la commande de son cousin, le comte Arnoul de Guînes, magnifie le lignage qu’il sert et illustre ses droits sur les terres qu’il gouverne, les seigneurs d’Ardres étant parvenu, par une habile patrimoniale, à devenir Comte de Guînes. Ce projet transparaît dans le style très hyperbolique du 1er paragraphe, avec une pédanterie typique de Lambert qui aime à poser en bon connaisseur de la culture antique. Le reste du texte, très descriptif, est plus fiable. Lambert écrivit environ 80 ans après les faits, mais le donjon qu’il décrit existait encore et lui-même y a vécu.

    ð      deux textes relativement fiables, qui pêchent surtout par leurs approximations dans le domaine technique (pas de dimensions, phrases du type « disposés aux endroits voulus »)

    -         2 images :

    • une représentation médiévale d’un motte sur la tapisserie de Bayeux (XIème siècle) : la représentation est contemporaine de l’époque des mottes, mais pose des problèmes d’interprétation en raison des codes figuratifs en usage alors (absence de perspective et d’échelle, disproportion entre les différents éléments).
    • Une reconstitution moderne d’une motte de la fin du XIème siècle fouillée au Pays-Bas. C’est donc une extrapolation à partir de découvertes archéologiques qui donne une bonne idée d’ensemble mais n’est pas forcément fiable dans le détail.

     

    Au Xème siècle, les princes territoriaux avaient appuyé leur pouvoir sur la réoccupation des palais et curtes carolingiens, qui ont été fortifiés dès l’époque des invasions normandes pour former des sortes de manoirs ou de maisons fortes que des châteaux à proprement parlé. Il fondent des castra et des castella, petites fortifications destinées à bloquer les raids vikings, qu’ils confient à leurs vassaux.

    Á la fin du Xème et au début du XIème siècle, la « crise châtelaine » des principautés voit un émiettement extrême du pouvoir, chaque petit seigneur accaparant les droits publics autour de son château. Parallèlement, les sources signalent la multiplication des castra et des castella dans les campagnes européennes. Ces fortifications apparaissent comme la base du pouvoir des nouveaux seigneurs. Ce sont les mottes seigneuriales.

    D’abord très sommaires, une simple butte de terre munie de palissades, elles se renforcent, s’entourent de fossés, se munissent de tours. Les enceintes se multiplient, et la pierre apparaît dans la construction de la tour placée au centre de l’ensemble, jusqu’à donner naissance au donjon de pierre qui se généralise au XIIème siècle et évolue à son tour vers le château fort.

    Ces documents nous permettent donc d’étudier l’évolution de la motte (doc. 1) au donjon (doc. 4), du site défensif au lieu de vie et de pouvoir, pour saisir comment se met en place un symbole du pouvoir seigneurial.

     

    I – La structure de la motte et son évolution.

     

     

    A- Une structure simple et facile à édifier.

     

    v. schéma sur transparent et comparaison doc 1 et doc 2.

    => motte = d’abord une butte de terre entourée d’une palissade avec une tour qui sert également de logis au sommet.

     

    B- Une structure de plus en plus complexe :

     

    Doc. 3 : apparition de nouvelles enceintes au sommet et autour du village installé au pied de la motte. Ce site correspond tout à fait à la description que donne Lambert d’Ardres du site d’Ardres vers 1120, dans le passage qui précède immédiatement le texte 4. Le site d’Husterknupp correspond donc à ce que Lambert appelle le castrum, le château. La motte constitue toujours la partie essentielle de l’ensemble et est coiffée d’une maison forte, mais qui garde encore plus un aspect de logis que de forteresse. C’est à sa place qu’est édifié le donjon décrit dans le texte 4. Cette importance de la maison forte au sommet de la butte est également  soulignée par le doc. 2.

     

    C- Un site défensif :

     

    Doc. 2 : importance de la forteresse au sommet, qui associe le bois (la palissade) et la pierre (tour), que l’artiste a rendus par deux figurés différents. Il a en outre accentué son rôle en la figurant proportionnellement plus grande que le reste du dessin, au mépris de l’échelle (procédé courant dans l’art médiéval pour mettre en valeur un élément).

    ð      insister sur ce qui est la fonction première de la motte.

     

     

    II- Les fonctions de la motte :

     

     

    Le texte 1 affirme que l’on édifiait au sommet de la motte une « maison ou plutôt une forteresse », ce qui souligne la double fonction de la motte, à la fois lieu de vie et site défensif.

     

    A-     Une fonction avant tout défensive :

     

    Le texte 1 affirme que la motte sert « pour se protéger », précisant que l’on édifiait au sommen « une forteresse ». Les doc 2 et 3 montrent un ensemble de murailles, fossés, tours et palissades destinés à défendre le site, auxquels il faut ajouter le pont mobile ou amovible (pont-levis) qui permet d’en interdire l’accès. Enfin, le texte 4 nous apprend que des « sergents et des gardes » y résident de façon permanente. La motte castrale a donc d’abord une fonction militaire défensive. C’est un site destiné à accueillir des hommes d’armes et à soutenir un siège, d’où le perfectionnement continuel des protections (passage de la rampe d’accès (doc 2) au pont-levis (doc 3) et l’apparition progressive de la pierre de construction (doc. 2 et 4).

    Les 1ères mottes, au Xème siècle, étaient des forteresse souvent provisoires (d’où leur grande simplicité) destinées à ralentit la progression des raids vikings, hongrois ou sarrasins. Leur construction rapide permettait de les ériger où le besoin s’en faisait sentir pour abriter les populations et créer des points de fixation qui ralentissaient l’ennemi, dont la vitesse d’action était le principal avantage. Elles incarnent bien le rôle fondamental pris par les aristocrates locaux dans la défense des populations, qui leur permet d’accroître leur pouvoir.

    Pourtant, quand les mottes se multiplient, à partir de la fin du Xème siècle, les dangers extérieurs ont disparu. Elles servent alors surtout à se protéger des agressions des seigneurs voisins ou des expéditions de représailles des suzerains tentant de reprendre le contrôle de leurs vassaux émancipés. (Lambert d’Ardres raconte comment, vers 1080, le seigneur d’Ardres, enfermé dans sa motte, repoussa l’attaque du comte de Guînes venu tenter de l’obliger de renoncer à l’exercice des droits publics sur son fief). L’apparition d’un véritable art de la guerre chez les chevaliers explique le renforcement des défenses que l’on observe au doc. 3.

    Mais le caractère de plus en plus complexe des sites castraux correspond aussi à l’apparition de nouvelles fonctions.

     

    B-     Un lieu d’habitation :

     

    De simple site défensif provisoire, la motte devient, avec la « révolution châtelaine », une implantation permanente où le seigneur réside. Le texte 4 nous apprend qu’  « Arnould fit construire une grande et belle maison » constituée de 3 niveaux qui accueillent des réserves, une grande salle et des cuisines et des chambres. Cela confirme que l’on a bien à faire a un lieu de vie.

    Lambert ne présente pas le donjon comme une forteresse, mais comme une habitation, la fonction militaire n’étant évoquée que brièvement, à le fin du texte, par la présence des « sergents et gardes ».

    Si l’on met ce texte en parallèle avec le doc. 3, on observe que le donjon n’a plus, au début du XIIème siècle, un fonction immédiatement défensive car il n’est pas directement menacé en cas d’attaques, grâce au développement du système des enceintes multiples et à l’apparition du pont-levis.

    De plus, on observe que le donjon n’est pas le seul lieu de vie dans l’ensemble castral : le village dominé par le seigneur est inclus dans les fortifications.

    Malgré tout, le donjon reste un espace étroit, où règne la promiscuité (texte 3 : le niveau supérieur du donjon est partagé par les fils et les filles du seigneur et les chevaliers et gens d’armes) et qui reste peu confortable (une seule cheminée pour tout le donjon).

    ð      Ces deux seules fonctions défensives et résidentielles ne peuvent expliquer à elles-seules l’évolution du château du Xème au XIIème siècles.

     

    III- Un lieu de pouvoir qui fixe la population.

     

     

    A-     Le Château, apanage des puissants :

     

    « Tous les hommes les plus riches et les plus nobles de la région » (texte 1) = les seigneurs, ceux qui possèdent la terre et se sont appropriés, localement, l’exercice du ban et des droits publics.

    Le doc 2 représente une cité ancienne (Rennes a été fondée par les Romains sur le site d’un oppidum gaulois) sous la forme d’une motte castrale, ce qui montre bien que ce type de forteresse était devenu, au XIème siècle, un symbole de puissance.

     

    B-     L’encellulement :

     

    Sur qui s’exerçait cette puissance ? Le doc 3 nous montre l’inclusion de l’habitat paysan rassemblés par le seigneur à proximité du château, dans la forteresse. Ce rassemblement, qui pouvait être spontané (ex. en Provence, on observe à la fin du Xème siècle l’abandon des habitats dispersés du Haut Moyen Âge et le rassemblement de la population autour des château créé par les seigneur au sommet d’éperons rocheux. Or, dans la même période, la recrudescence des raids musulmans incitaient ces populations à rechercher une protection), fut aussi parfois le résultat d’une contrainte seigneuriale (Lambert d’Ardres raconte que le premier seigneur d’Ardres, après avoir fondé sa motte, obligea les habitants des villages environnants à venir se rassembler autour).

    Ce processus de regroupement de l’habitat autour des mottes et châteaux a été appelé par les historiens « encellulement » (chaque seigneurie forme une cellule autonome autour de sa forteresse) ou « enchatellement ».

    Il offre une protection aux habitants à l’époque où les guerres privées entre seigneur font rage, mais il permet aussi à chaque seigneur de mieux contrôler les paysans.

    Le château devient ainsi le symbole de la domination du seigneur sur la communauté qu’il contrôle.

     

    C-    Un centre de gestion et de mise en scène du pouvoir seigneurial.

     

    Le donjon, tel qu’il est construit à Ardres vers 1120, a donc d’abord une fonction de représentation du pouvoir seigneurial : plus haut (trois étages, au lieu de la construction de plein pied du doc 3), plus massif et plus coûteux que la tour de bois, il concentre les expressions de ce pouvoir :

    -         foncier : le rez-de-chaussée, avec ses réserves de grains, de boissons, … mais aussi d’animaux sur pied, est un centre de collecte et de gestion des prélèvements seigneuriaux.

    -         Politique et judiciaire : la « grande chambre » du deuxième étage est à la fois le logement privé du seigneur et un espace de réception public où se tiennent assemblées et procès. De façon significative, les cuisines y sont adjointes, où l’on prépare la nourriture quotidienne, mais aussi les « plats délicats destinés au seigneur » et servis dans les banquets qu’il offre. De plus la mention « porcs et volailles grasses toujours prêts à être mangés » insiste sur l’abondance, signe de richesse et de noblesse, qui règne à la table du seigneur. Cela confirme la fonction de réception de la grande salle, qui est aussi un lieu de repas collectifs ou le seigneur affirme son pouvoir en offrant à manger aux gens de sa maison.

    -         Militaire : « les sergents et gardes toujours prêts à intervenir » sont les vassaux du seigneur logés à ses frais et qui défendent la forteresse en cas d’attaque, mais assurent aussi, en temps de paix, une forme de police en son nom.

     

    Symbole de pouvoir et lieu de gestion quotidienne de la seigneurie, le château en est donc le centre et exprime concrètement la puissance du seigneur sur les villageois vivant à son pied.

     

    Conclusion :

     

    Le château à motte reste néanmoins un phénomène propre aux pays de plaines, privés d’éminences naturelles. Ailleurs, collines, monts et éperons rocheux accueillirent les forteresses. Mais partout, on observe la même évolution du site défensif autour duquel la population se rassemble en lieu de pouvoir qui matérialise la domination seigneuriale. Mais parallèlement, le passage à la construction en pierre, plus coûteuse, et l’apparition de fortifications plus complexes conduit à l’abandon, au XIIème siècle, des plus petites mottes, dont les seigneurs n’ont pas les moyens de ces investissements. Ceux-ci deviennent les chevaliers des princes, tandis que l’apparition du château fort, à la fin du XIIème siècle, marque la réussite des seigneurs les plus puissants, des princes territoriaux et le retour des rois (Le Louvre, Château Gaillard). Malgré tout, jusqu’à la Révolution de 1789, le château continue, dans les provinces françaises, à marquer la domination du seigneur.

     

     



    Commentaire de rHrqSbauixKa (17/06/2009 09:06) :

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    Commentaire de emma69700 (10/12/2014 23:41) :

    On ne voit pas très bien l'image sur les liens vassaliques du début! Est il possible de la commenter ou de la re-poster en moins floue car elle est illisible et c'est dommage! :) merci beaucoup





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