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Document :
Une source iconographique très particulière que l’on a pu qualifier de « 1ère BD de l’histoire ». Elle associe des dessins à un texte qui raconte succinctement l’histoire illustrée par la broderie. = phylactère, ancêtre de la bulle. Elle détaille les événements clés de la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066. L’original mesure 70 m de long pour une largeur de 50 cm. Elle est divisée en 70 panneaux portant chacun une scène distincte, qui ont ensuite été assemblés en une unique bande de tissu brodé. L’ensemble met en scène 626 personnages et, pour l’anecdote, 202 chevaux ou mules, 505 animaux de toute sorte, 37 édifices, quarante neuf arbres, qui sont une mine de renseignements sur le cadre de vie au XIème siècle.
Cette œuvre est improprement appelée « tapisserie de la reine Mathilde » pour deux raisons :
- ça n’est pas une tapisserie, mais une broderie qui devait servir à orner un dais.
- Elle n’a pas été fabriquée par la reine Mathilde et ses suivantes comme le veux la légende, mais par un atelier de spécialistes de Winchester (les broderies anglo-saxonnes étaient en effet très réputées dans tout l’occident dès le IXème siècle, et donnait lieu à une production proto-industrielle). Les variantes au sein de la grande unité de style de l’ensemble et le style anglo-saxon des frises de bordure soutiennent cette hypothèse.
Ces éléments, remettant en cause la légende traditionnelle selon laquelle Mathilde aurait elle-même brodé la tapisserie de Bayeux pour l’offrir en ex-voto à la cathédrale de cette ville posent le problème du commanditaire, de la date de fabrication de la broderie et des raisons de sa réalisation.
Parmi plusieurs hypothèses, celle qui rassemble le plus d’historien :
Commanditaire serait l’évêque Odon (ou Eudes) de Bayeux, demi-frère de Guillaume, qui devint évêque de Winchester après 1066 et était un proche conseiller de son frère. Elle dut donc être réalisé très vite après la conquête, et avant 1082, date de la mort d’Odon. Elle était destinée à orner la salle d’apparat du palais épiscopal de Bayeux, ce qui explique sa conservation dans cette ville. Elle était encore signalée dans le trésor cathédral dans un inventaire du XIVème siècle. On perd ensuite sa trace, et elle fut retrouvée dans un grenier au début du XIXème siècle, ce qui explique les incertitudes sur ses origines et son histoire.
ð une œuvre mystérieuse, mais remarquable par sa qualité, et très explicite dans ses motivations : justifier la conquête de l’Angleterre en 1066 par le duc Guillaume de Normandie en rappelant comment Edouard, le dernier roi anglo-saxon, avait fait de lui son héritier, et comment son beau-frère, l’etheling Harold Godwinson, avait juré au duc de respecter ses droits. Mais aussitôt Edouard mort, Harold se parjure et devient roi d’Angleterre, ce qui lui vaut d’être excommunié par le pape. Guillaume traverse alors la Manche avec une armée et défait Harold à Hastings, où il est tué par un jugement de Dieu. Guillaume devient alors légitimement roi.
ð Mais cette version officielle, celle des Normands, est la seule à être connue, du fait de la destruction par les envahisseurs des sources anglo-saxonnes. Or, on sait que la domination normande fut rejetée par une partie de la noblesse anglo-saxonne jusqu’à la fin du XIIème siècle (légende de Robin des Bois).
ð Une œuvre de propagande visant à justifier l’invasion et la domination normande en Angleterre en en rejetant la faute sur les Anglo-Saxons.
Que nous apprend cette œuvre sur les relations entre Normands et Anglo-Saxons avant 1066 ? Pourquoi insiste-t-elle sur le bon droit de Guillaume et la relative facilité de la conquête ?
I- Les relations entre les personnages.
II- La conquête.
III- La punition du parjure et le jugement de Dieu.
I- Les relations entre les personnages : liens familiaux et relations interpersonnelles.
Partie plus descriptive qui cherche à expliciter le document. 3 personnages en présence :
- le roi d’Angleterre Edouard Ier le Confesseur.
- Le duc de Normandie Guillaume II le Bâtard.
- L’etheling Harold Godwinson.
A- Le roi Edouard :
Images 1 et 3.
Image 1 = premier panneau de la tapisserie : Edouard est à l’origine de tout.
Il est figuré trônant, portant couronne et sceptre, (= attributs de la royauté) dans un bâtiment qui a les attributs d’une aula palatiale, lieu du pouvoir, dans in bâtiment dont les tours et les murailles indiquent que c’est un château. L’image insiste donc sur sa royauté et sa puissance : après plus d’un siècle de division et d’occupation danoise, Edouard a réalisé l’indépendance et l’unité du royaume des Anglo-saxons (en réalité, c’est le premier AS à le faire, mais le roi danois Cnut, dont Edouard descend par les femmes, avait déjà réunifié le royaume c. 1020).
A la gauche du roi apparaissant deux personnages qui lui parlent = des conseillers. Ils sont placés à gauche, côté néfaste : ce sont des mauvais conseillers. Celui qui est au premier plan est identifiable : c’est l’etheling Harold, son beau-frère. Le sens est clair pour un homme du XIème siècle : si Edouard a commis des erreurs, c’est poussé par de mauvais conseillers.
Mais Edouard n’est pas seulement un grand roi.
Image 3 : la mort d’Edouard. Sur son lit de mort, le roi s’entretient avec ses fidèles, ce qui sous-entend, du point de vu normand illustré ici, qu’il leur demande de respecter les droits de Guillaume à sa succession. Au registre inférieur, il apparaît mort : l’oreiller dessine comme une auréole autour de sa tête = origine de son surnom « le confesseur » (un confesseur est un saint qui est mort sans avoir subi le martyre) : même s’il n’a jamais été officiellement canonisé, Edouard est mort en réputation de sainteté et a longtemps été considéré comme un saint en Angleterre. Un des symboles de sa sainteté était sa chasteté, mais celle-ci avait un grand défaut pour un roi : il est mort sans héritier. Ce qui pose le problème de sa succession et de ses relations avec Guillaume et Harold.
Guillaume est l’oncle d’Edouard, dont la mère, Emma, était la fille du duc Richard II de Normandie, et donc la demi-sœur de Guillaume. Ce lien familial permet de créer la fiction d’une continuité de la royauté anglaise d’Edouard à Guillaume => le prénom Edouard est le seul nom de roi AS reprit par les rois anglo-normands. Le fils de Jean Sans Terre, 1er roi anglo-normand à porter ce nom au XIIIème siècle, est ainsi appelé Edouard II. Dans l’optique de la tapisserie, Edouard est donc à la fois le dernier roi anglo-saxon et le 1er ancêtre des rois anglo-normands.
Harold est le frère de la femme d’Edouard, son plus proche parent mâle en Angleterre et surtout un noble puissant et très populaire sur l’île en raison de ses victoires sur les Vikings.
Ces deux hommes peuvent donc présenter des revendications légitimes à la couronne anglaise.
B- Le duc Guillaume :
Image 2 et 4 : deux images distinctes et complémentaires de Guillaume.
Image 2 : - le prince trônant (Willelmus dux), portant le glaive de justice, symbole de son droit de ban sur son duché et porte un manteau de cérémonie d’inspiration royale. Il est entouré de personnages plus petits et en armure, qui sont ses chevaliers + un autre, lui aussi assis sur un trône : son beau-père le comte de Flandre (père de la reine Mathilde = l’un des arguments des tenants de la fabrication par la reine) => expression de sa puissance, exprimée par son rang, ses vassaux et ses relations familiales avec d’autres puissants. Guillaume est l’un des princes qui tiennent le mieux leur principauté, ce qui est lié aux conditions de son avènement : fils illégitime de Richard II, il s’est imposé par la force et a du lutter contre plusieurs révoltes => s’appuie sur l’église qu’il organise (fin de la christianisation des Normands) et sur un réseau dense de fidèles qu’il place aux postes clés.
Image 4 : - le chevalier en arme menant son armée au combat : il est monté sur un cheval racé (remarquer trait différent des autres, plus soigné, + couleur unie, pure) qui marque son rang et sa richesse.
La représentation de Guillaume correspond à un code figuratif précis : bien qu’il soit déjà âgé de presque 50 ans en 1066 (il est duc depuis 1035), il apparaît jeune. Ses cheveux sont blonds (couleur positive), son visage présente des traits fins, réguliers, calmes et légèrement souriant. Dans l’image 4, cela donne l’impression d’un homme loyal, sage et prudent qui ne craint pas le danger = bon chevalier.
Dans l’image 2, cela donne à son apparence un air franc, serein et majestueux (qualités royales).
ð point de vue positif sur Guillaume, véritable héros de l’histoire, qui gomme ses soucis de légitimité, aussi bien en Angleterre qu’en Normandie, pour mettre en avant des qualités royales qu’il possède avant même son action au trône et le destine à la couronne.
Prétendant probable à la couronne d’Angleterre, Guillaume entretient donc des liens outre-manche dès avant la mort d’Edouard, en particulier avec Harold (im. 2).
C- L’etheling Harold :
Im. 1, 2, 3 et 5.
Sa figuration correspond à un code inverse par rapport à celle de Guillaume : quand Guillaume est en manteau sombre et habit clair (ce qui montre qu’il est extérieurement sévère, mais bon et juste à l’intérieur), Harold apparaît au contraire en manteau clair et vêtements sombres, ce qui signifie qu’il a une bonne apparence, mais est en réalité mauvais et fourbe.
Harold est petit (im. 1), ses cheveux sont bruns (couleur néfaste). Sur les images 1 et 2, il porte une manteau jaune = manteau de Judas, symbole de traîtrise.
Son profil est dur, son visage toujours déformé par un rictus, ses jambes sont torses + air de vaine fierté quand il reçoit la couronne (il a l’air vaniteux du parvenu, pas l’attitude majestueuse d’un roi).
ð il est le méchant de l’histoire et en a tous les attributs.
La manière dont la broderie met en scène ces deux protagonistes annonce leur inévitable confrontation. L’accession d’Harold au trône va donc provoquer l’intervention normande outre-manche.
II- La conquête : motifs, moyens, réalisation.
A- Les motifs de la conquête :
Image 2 : anecdote qui n’est rapportée que par les sources normandes (donc mal assurée) : au début des années 1060, Harold fut envoyé en ambassade en Normandie par Edouard pour informer Guillaume qu’il a fait de lui son héritier (im. 1). Il fit naufrage et échoua en Ponthieu (région d’Abbeville), où le comte local le captura. Le Ponthieu étant à la limite entre le duché de Normandie et le comté de Flandre, Guy de Ponthieu subit la pression de Guillaume et de son beau-père et livra finalement Harold au duc. Libéré par Guillaume, Harold devint son obligé. Guillaume exigea alors de lui de renoncer publiquement à la couronne anglaise et de garantir ses propres droits par un serment public = serment de l’image 2 (« ici Harold fait un serment au duc Guillaume »).
Im. 3 : son accession à la royauté rappelle quand même qu’il était le plus puissant etheling (grande, prince) d’Angleterre, propriétaire d’immenses territoires dans toute l’Angleterre, et en outre, le plus proche parent et conseiller d’Edouard. Il apparaissait donc comme le plus à même de lui succéder, et dès le lendemain de la mort d’Edouard (5 janvier 1066), les nobles AS l’élisent roi. Or, curieusement, l’artisan qui a réalisé la broderie l’a représenté lors de son élection portant une hache, arme non noble par excellence, et même barbare.
ð sous-entend qu’il est devenu roi contre le droit, par un coup de force.
B- Un témoignage sur l’art de la guerre au XIème siècle :
Im. 4 : navires : flotte construite pour l’occasion à Caen. Type de navire proche de celui des knørr scandinave, qui rappelle que les Normands sont des Vikings installés sur la basse vallée de la scène depuis à peine 150 ans.
ð flotte légère, maniable et efficace qui permet une traversée rapide et débarquement surprise (NB : dernière invasion de l’Angleterre réussie)
Edouard meurt le 5 janvier 1066, la flotte quitte l’embouchure de la Seine le 27 septembre et accoste en Angleterre le 1er octobre.
Im. 4, 5 et 6 : équipement militaire : côte de mailles longue couvrant tout le corps (haubert), casque conique à nasal + capuche de maille (évolution vers le heaume intégral), écus décorés tous semblables chez les Normands (Im. 4) (facilite identification dans la bataille) + étendard (Im. 6) = insigne de ralliement et de commandement. Au contraire, les Saxons ont des écus tous différents. Remarquez que les écus de cavaliers sont plus grands, avec la pointe descendant le long des jambes pour couvrir les jambes.
Armes offensives : AS : épées, arcs et flèches, javelots, hâches.
Normands : épées, lances (cavaliers) arcs et flèches (fantassins).
Im. 5-6 : Techniques de combat : La bataille représentée est la bataille de Hastings qui eut lieu le 14 octobre 1066. Elle mit au prise les Normands, qui après leur débarquement s’étaient rassemblés près de ce port du Sussex, et les AS revenus à marche forcée du Nord du royaume où Harold avait vaincu une attaque norvégienne à Stamford Bridge le 23 septembre.
La Broderie montre bien la différence entre les Normands qui combattent à cheval (à gauche) et les AS qui sont fantassins (cf. image 6 à droite : un cavalier qui fuit : les AS utilisent la vieille méthode de combat tombée depuis longtemps en désuétude sur le Continent qui consiste à venir à la bataille et d’en repartir à cheval, mais à combattre à pieds).
Im. 5 : charge de cavalerie contre les fantassins formés en carré. On voit de plus des flèches qui traversent le ciel = préparation de la charge par un tir de flèches qui désorganise la formation ennemie. La technique de la charge de chevalerie est encore en cours d’élaboration : les cavaliers porte la lance au tiers du manche, pour porter des coups de bas en haut sur l’ennemi, et pas encore fixée à l’épaule pour renverser l’ennemi.
C- Le résultat de la bataille d’Hastings :
Les charges de la cavalerie normande balayèrent l’infanterie saxonne qui fut taillée en pièce (cf. frise inférieure), mais les derniers survivants combattirent avec acharnement autour d’Harold.
Im. 6 : mort d’Harold, frappé par une flèche dans l’œil, sur le champ de bataille, à côté de son porte étendard. -> signal de la débandade. (cavalier partant dans l’autre sens).
15 jours plus tard, Guillaume entrait dans Londres sans résistance et s’y faisait couronner.
Mais cette bataille et sa représentation posent deux problèmes :
- pourquoi Guillaume attend-il les AS sur le littoral alors qu’avec l’effet de surprise et l’absence d’Harold, il aurait pu marcher sur Londres et s’en emparer avant le retour du roi ?
- pourquoi une telle insistance sur le massacre et la fuite de l’armée AS, peu conforme à la morale chrétienne dans une œuvre commandée par un évêque ?
III- La punition du parjure et le jugement de Dieu.
Pour comprendre l’enchaînement des faits, il faut revenir à l’image 2 : en devenant roi, Harold a rompu le serment juré, ce qui a entraîné la punition divine et la victoire de Guillaume qui était dans son bon droit. Guillaume est donc l’élu de Dieu (et le premier roi d’Angleterre sacré).
A – Le serment, engagement envers les hommes et envers Dieu :
Im. 2 : cérémonie à la fois :
- solennelle et publique : le public est symbolisé par les personnages qui se tiennent auprès de Guillaume et qui sont ses témoins, dont certains sont de grands personnages, comme son beau-père le comte de Flandre.
- religieuse : croix et ostensoirs sur les frises.
Harold étend les mains sur deux châsses (coffrets à reliques), cette précaution permet de s’assurer qu’il ne fait pas un signe qui annulerait le serment avec une de ses mains.
Les châsses contiennent des reliques de saints, qui sont eux aussi pris à témoins. Or les saints intercèdent pour les hommes auprès de Dieu. Par leur intermédiaire, le serment est donc prêté devant Dieu lui-même. Dès lors, c’est un engagement sacré et inviolable. Le rompre est un blasphème (crime contre Dieu).
Guillaume tend la main vers Harold = il lui dicte les paroles du serment, qu’Harold répète. C’est la procédure habituelle, mais on peut sans doute reconnaître derrière ce détail un aveux du caractère forcé du serment d’Harold, ce que les Normands refusaient d’admettre, puisque cela l’aurait annulé (version donnée par l’ASC, la seule source AS qui ait survécu).
Mais certains détails montrent déjà la mauvaise foi d’Harold :
- son visage est déformé par un rictus qui montre sa mauvaise volonté.
- la main droite n’est pas complètement tendue, il croise les doigts.
- le chevalier à l’arrière plan le désigne avec inquiétude.
=> la tapisserie accuse Harold d’un double crime :
- en devenant roi, il s’est parjuré (im. 3)
- mais en plus, dès le jour du serment, il a menti et juré une promesse qu’il savait ne pas tenir.
=> double parjure qui entraîne punition.
B- Une guerre menée contre un parjure excommunié :
Im. 5-6 et en particulier Frise inférieure : La bataille de Hastings a un caractère particulier au XIème siècle, car c’est une bataille où l’on tue, alors que l’habitude, à l’époque, est de capturer pour rançonner.
=> caractère inexpiable de cette guerre qui est menée contre un parjure excommunié par le pape à la demande de Guillaume en mai 1066 et le peuple qui le soutient.
=> la faute d’Harold retombe sur tous les AS.
D- Guillaume, l’élu de Dieu :
Réponse aux deux questions supra :
- choix délibéré de provoquer Harold en bataille de champ (très rare) car une telle bataille constitue un jugement de Dieu. De plus, le rapport stratégique entre les Normands qui avait eu deux semaines pour se reposer de leur traversée et les AS revenus à marche forcée du nord du pays lui laissait espérer une large victoire. Par la mort d’Harold et la déroute de l’armée AS, Dieu manifeste que Guillaume est dans son droit et qu’il est le souverain légitime de l’Angleterre.
- Le massacre des AS est le symbole d’une « translatio regni » : le temps des AS est révolu, à cause de leur péché de parjure, ils ont perdu leur titre à dominer l’Angleterre, et les Normands doivent prendre leur place.
ð ces deux éléments s’intègrent dans la propagande royale de Guillaume et de son entourage qui vise à justifier la conquête et à minimiser les résistances ultérieures de la noblesse AS.
Conclusion :
La Tapisserie de Bayeux mérite donc bien ce nom plutôt que celui de Broderie de Winchester, car elle est d’inspiration totalement normande. En mettant en scène une victoire totale et écrasante voulue par Dieu, elle justifie le changement dynastique en Angleterre et la domination très dure que la noblesse normande fit peser sur les populations AS, symbolisée par le Domesday Book. Œuvre de propagande au service du nouveau pouvoir, la Broderie de Bayeux n’en reste pas moins un témoignage unique sur les rites et usages des hommes du XIème siècle, leur mentalité, et l’art de la guerre durant le 1er âge féodal. Elle marqua surtout l’imaginaire des conquérants ultérieurs, en particulier de Napoléon, contemporain de sa redécouverte, par sa narration d’un exploit devenu entre temps impossible : la conquête de l’Angleterre.