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année universitaire 2006-2007

VIP-Blog de dreillard
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  • Créé le : 04/10/2006 02:29
    Modifié : 24/06/2007 14:30

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    La Germanie des Ottoniens

    12/03/2007 01:52

    La Germanie des Ottoniens


    Illustration : en haut : l'empereur Otton Ier reçoit l'hommage des nations Roma, Germania, Gallia et Sclavinia (Ms. de Munich, vers 960)

    en bas : Diplôme de constitution de dot pour l'impératrice Théophano, épouse de l'empereur

    Otton II (963). Original sur vélin d'agneau teint en pourpre. Texte rédigé à l'encre d'or.

    Sujet piège : il ne s’agit surtout pas de faire l’histoire de la dynastie ottonienne, mais de parler de son action en Germanie, en se concentrant donc d’abord sur sa situation et ses structures dans cette période et sur les évolutions qu’y ont apporté les Ottoniens.

     

     

    Introduction :

     

     

    -         La Germanie d’Arnoul de Carinthie à Henri Ier : malgré l’apparente restauration royale opérée par Arnoul entre 888 et 899, sa mort prématurée laisse le royaume aux mains d’un enfant, Louis IV, de plus contesté par son autre fils, roi de Lorraine. C’est dans ce contexte qu’à partir de 907, les Hongrois déferlent sur la Germanie, y menant chaque année des raids dévastateurs. Comme en Francie occidentale, le pouvoir passe aux mains des princes qui, localement, organisent la résistance. Et à la mort de Louis, la royauté devient l’objet de tractations entre les ducs. Conrad Ier (911-919) est un roi faible qui n’exerce guère son autorité au-delà de son duché de Franconie. Il ne doit son élection qu’à la prééminence de la Franconie, ancienne Austrasie, dans ce qui reste le royaume de Francie orientale, et ne doit qu’aux déboires intérieurs de Charles le Simple de ne pas perdre la Lorraine. A sa mort, le royaume de Francie orientale apparaît éclaté, divisé en grands duchés quasi-autonomes constitués par les anciens regna carolingiens.

     

     

    -         L’élection de son successeur marque un basculement historique du centre de gravité du royaume : alors que depuis Louis le Germanique, les rois francs avaient gouvernés en s’appuyant sur l’Austrasie, la Bavière et l’Alémanie (Sud), le nouveau roi, Henri Ier, est un Saxon, qui plus est descendant de Widukind, qui s’appuie sur les principautés du Nord. Elus par les seuls Saxons, Thuringiens et Francs, il n’est pas reconnu par les ducs du Sud, et doit se battre 4 ans pour s’imposer. Pourtant, il est à l’origine d’une dynastie qui gouvernera la Germanie pendant plus d’un siècle. Plus encore, son propre règne (919-936) et ceux de ses héritiers Otton Ier (936-973), Otton II (973-983), Otton III (983-1002) et Henri II (1002-1024) marquera l’apogée médiéval d’un royaume dont les souverains sont, à partir de 962, empereurs, et qui est le plus puissant d’Europe.

     

     

    -         Pourtant, l’identité de cette dynastie et celle du royaume qu’elle a gouverné restent problématiques : Saxons, anti-Carolingiens, les Ottoniens n’en continuent pas moins à porter le vieux titre de rex Francorum. Plus encore, ils osent ce que les Carolingiens n’avaient osé : s’intituler imperator Francorum. Le royaume qu’il gouverne fut toujours, dans leurs actes officiels, la Francie orientale. Mais dans les sources narratives contemporaines, les historiens l’appellent Germanie, vieux nom issu de la géographie antique, et dont on a du mal à percevoir ce qu’elle recouvre exactement : certains la limite aux terres à l’Est du Rhin, en excluant la Lorraine, d’autres en excluent même la Franconie « franque », tandis que d’autres en font un strict synonyme de Francie orientale, le royaume de Louis « le Germanique ». De plus, il faut attendre le règne d’Henri II pour que cette Germanie soit véritablement au cœur des préoccupations des Ottoniens : jusque vers 955, ils s’intéressent d’abord et avant tout à leur principauté de Saxe, ce qui vaut à leur dynastie l’autre nom de dynastie « saxonne ». De 962 à 1002, la Germanie n’est ensuite plus qu’une province d’un empire aux prétentions de plus en plus universelles. 

     

     

    -         Connus essentiellement par des écrits écrit après 950, à la cours de3 Ottons et d’Henri II,

     

     

    Problématique :

     

     

    Pourquoi les Ottoniens parvinrent-ils à restaurer, en Francie orientale, un Etat central qui s’effritait alors dans le reste de l’Europe ? Et pourquoi une dynastie aussi puissante s’effondra-t-elle en quelques décennies, entraînant la chute du système politique qu’elle avait institué ? => conduit à mettre en valeur la pratique très personnalisée du pouvoir des Ottoniens, qui contenait en germe la ruine d’un système qui s’effrite dès avant 1024, et la façon dont ils ont su compenser par une mise en scène grandiose de leur puissance, qui est à la source d’un véritable « mythe ottonien » fondateur de l’identité allemande.

     

     

     

     

     

    I-                   La Germanie des Ottoniens :

     

     

     

     

    A-     Une identité mouvante :

     

     

    -         La Germanie est d’abord le royaume de Louis le Germanique, c’est-à-dire la Francie orientale, à l’Est du Rhin, accrue en 870 de l’Est du royaume de Lothaire (= Lorraine) puis en 882 de la partie de la Lorraine qui était revenue à Charles le Chauve. Néanmoins, la Lorraine occidentale restera revendiquée par les Carolingiens occidentaux jusqu’à leur disparition, ce qui crée un foyer d’insécurité permanente sur la frontière est du royaume => intervention en Francie occ.

     

     

    -         Néanmoins, dès le règne de LG et de ses héritiers, la Germanie s’est accrue à l’Est de terres slaves qui ont été partiellement christianisée et « germanisée ». Les Ottoniens les transforment en margraviats qui affaiblissent le pouvoir de leurs grands rivaux, comme le margraviat de Carinthie (future Autriche) détachée de la Bavière en 1003, où leurs permettent de placer les branches cadettes de la famille (margraviats saxons). De plus, ils poursuivent et accroissent ce mouvement de conquête : c’est le début du Drang nach Osten (ruée vers l’Est), qui leur permet de souder autour d’eux l’aristocratie germanique, en particulier du nord du royaume.

     

     

    -         Utiliser un tel facteur de solidarité était essentiel, car la Germanie n’est pas un pays, mais un agrégat de peuples, ayant en commun une langue (le Tudesque), mais qui gardent leur nom et leur traditions. Dans l’un des rares actes où il ne prend pas le titre de rex Francorum, Otton s’intitule ainsi rex Francorum, Saxonum, Thuringiorum, Alamannorum et Baiuvariorum sive totius populorum Germaniae. Il n’y a pas de populus germanicus, et les traditions juridiques continuent à dicter la division en grandes entités fondamentales : les duchés.

     

     

     

     

     

    B-     Regna, duchés, margraviat :

     

     

    -         Duché et regnum sont quasiment synonymes : les duchés sont en fait les anciens regna carolingiens qui avec la décomposition du pouvoir royal sous Louis l’Enfant, sont passés aux mains des grands. La Germanie se divise classiquement en 5 duchés : Franconie, Saxe, Thuringe, Souabe, Bavière. S’y ajoutent les deux duchés issus de la décomposition de la Lotharingie : Haute- et Basse-Lorraine. La Thuringe, bien que classée parmi les duchés, est un margraviat, et elle est en réalité placée dans l’étroite dépendance de la Saxe.

     

     

    -         Au début du Xème siècle, la Germanie connaît une évolution // à celle de la Francie occ. : les ducs et margraves accaparent les droits publics et gouvernent leurs principautés de façon autonome. Parmi eux, un se distingue par l’efficacité de son gouvernement qui lui permet d’en faire une solide base de pouvoir : Henri de Saxe. Devenu roi, il se contente de réaffirmer son pouvoir sur la Thuringe, s’associant les autres ducs par une formule souple : l’amicitia. Relation réciproque et égalitaire, elle permet une grande variété d’accords : l’amicitia avec le duc de Franconie est en fait une mise sous tutelle, tandis que celles qui le lient au duc de Lorraine est une véritable alliance. Avec les ducs méridionaux (Souabe et Bavière), rétifs à son autorité, les amicitiae sont de véritables traités internationaux  qui préservent leur indépendance contre un droit de regard du roi sur les nominations épiscopales.

     

     

    -         Otton Ier rompt avec cette pratique en réaffirmant avec vigueur la prééminence du roi. Affrontant une série de révoltes, il déposent, exilent ou condamnent à mort les ducs de Franconie, de Souabe et de Lorraine, et les remplace par des membres de sa famille. Il profite de la vacance du duché de Bavière pour y placer son frère. La Lorraine rebelle est divisée en deux. Il n’hésite pas à faire exécuter son fils Liudolf qui revendiquait plus d’autonomie dans son sous-royaume de Souabe. Cette politique est efficace car ses successeurs Otton II et III ne rencontrent plus d’oppositions majeures en Germanie (régence d’Otton III âgé de 3 ans à la mort de son père).

     

     

    -         Situation est à nouveau tendue par la mort d’Otton III sans héritier : tous les ducs sont des ottoniens, ils ont donc tous droits à sa succession. Le duc de Bavière Henri d’impose et cherche à détruire le pouvoir de ses cousins, et même de son gendre auquel il a transmis son duché de Bavière. Pour cela, il démantèle les duchés, appuie les seigneurs féodaux qui, dans l’Ouest et le Sud du royaume, s’autonomisent à l’image de leurs homologues occidentaux. En résulte une division durable du royaume en deux parties : un nord-est saxon où l’Etat central reste fort et canalise la noblesse grâce aux Drang nach Osten, et un sud-ouest émietté en une multitude de seigneuries. Le seul pouvoir encadrant qui y demeure et sur lequel s’appuie Henri est l’Eglise.

     

     

     

     

     

    C-    L’Eglise : le progressif établissement du « Reichskirchensystem ».

     

     

    -         Dès le règne de LG, l’Église avait été étroitement associée au gouvernement du royaume. Louis et ses héritiers s’appuyèrent toujours d’avantage sur les évêques que sur les grands laïcs et l’octroi de vastes immunités permirent à l’Église de mieux préserver son indépendance qu’à l’Ouest. Néanmoins, les droits d’élection aux évêchés passent aux ducs. Henri Ier, dans le cadre des amicitiae, va progressivement reprendre le contrôle des nominations épiscopales (sauf en Bavière où il faut attendre le règne d’Henri II).

     

     

    -         Les Ottoniens vont reprendre ce système et progressivement le renforcer et le généraliser : à partir du règne d’Otton Ier, les évêques reçoivent non seulement l’immunité, mais aussi les droits publics du comté, voire du duché (Brun de Cologne, frère d’Otton, est archevêque de Cologne et duc de Basse-Lorraine). En contrepartie, ils sont intégrés au système de la vassalité royale : ils prêtent serment de fidélité à l’empereur, qui en échange, leur remet leur crosse. Ils doivent dès lors le servitium regis, et sont donc des agents directs du gouvernement royal. C’est l’investiture, qui est progressivement remise en cause par le pape au XIème siècle. La disparition des Ottoniens coïncident avec l’essor de la papauté qui veut prendre le contrôle des élections épiscopales. Cette politique pontificale ruine ce qui avait été une des bases essentielles du pouvoir ottonien en Germanie : le Reichskirchensystem.

     

     

    Par leur politique à l’égard des ducs comme à l’égard de l’Eglise, les Ottoniens ont donc contribué à renforcer l’unité de leur royaume germanique, mais celui-ci restait malgré tout un agrégat de peuple auquel la royauté et son action seule donnait une unité.

     

     

     

     

     

    II-                Les Ottoniens en Germanie :

     

     

    Or, la royauté des Ottoniens fut d’abord saxonne, puis la transformation de cette royauté en empire universel avec les trois Ottons fit courir à la Germanie le risque de ne plus être qu’une province de l’empire. Ils surent pourtant manifester l’intérêt attendu pour ce royaume qui forma toujours le cœur de leurs possessions, et paradoxalement, son intégration dans un ensemble plus vaste contribua à renforcer l’identité de la Germanie.

     

     

    v. tableaux.

     

     

    A-     La royauté saxonne d’Henri Ier :

     

     

    B-     La royauté universelle des 3 Ottons :

     

     

    Insister surtout sur Otton Ier.

     

     

    C-    L’empire germanique d’Henri II :

     

     

     

     

     

    Conclusion partielle : V. citation de CR Brühl, p. 8.

     

     

     

     

     

    III-             Gouverner la Germanie : restauration et mise en scène du pouvoir royal : (v. docs iconographiques)

     

     

    A l’exception d’Otton III, prisonnier de ses rêves orientaux, les Ottoniens placèrent donc bien toujours la Germanie au cœur de leur préoccupation, pour la simple raison qu’elle constituait la base essentielle de leur pouvoir, sans laquelle leurs interventions extérieures auraient été impossibles. Son gouvernement fit donc l’objet de toute leur attention, et leur pratique du pouvoir associait un grand pragmatisme à une mise en scène fastueuse de leur puissance.

     

     

     

     

     

    A-     Le cœur saxon de l’empire : v. tableau.

     

     

    -         zone la mieux tenue, la mieux administrée, avec un système de fidélité très bien établi, en partie sur la terreur, en partie sur l’espoir de la récompense.

     

     

    -         D’immenses biens familiaux administrés avec soins et qui sont le fondement concret de la puissance ottonienne.

     

     

    -         Le point d’ancrage de la mémoire familiale à Quedlinburg, Querfurt, Magdeburg (sainte Lance = symbole propre aux ottoniens de la royauté).

     

     

    -         Néanmoins, avec le temps, les Ottoniens résident de moins en moins en Saxe, ils réoccupent les grands palais carolingiens d’Aix, Francfort, Ingelheim qu’ils font restaurer et agrandir, et où ont lieu les grandes cérémonies solennelles.

     

     

     

     

     

    B-     Une administration efficace :

     

     

    Duchés = base de l’administration, dont les évêques sont les rouages. Le souverain conserve seul les droits régaliens (monnaie, levée de l’armée, justice) ou ne les délègue que partiellement. Les comtes et seigneurs ont surtout une fonction militaire, au sein d’une armée levée par duché selon les besoins du moment et très vite mobilisable, puisque ses membres sont des professionnels libérés des charges de l’administration.

     

     

    Une chancellerie devenue permanente et fixe (chancelier = archevêque de Mayence), de très bonne qualité, et qui surtout émet un nombre d’actes sans précédent (2-3 par mois conservés pour les règnes des trois Ottons et d’Henri II, = ce que les Carolingiens produisent en un an au Xème siècle, v. aussi comparaison de la qualité des actes orientaux et occidentaux). 80% sont destinés à des habitants ou des institutions de Germanie, ce qui montre bien qu’elle reste au cœur des préoccupations des Ottoniens.

     

     

    Cette chancellerie est également capable, dans les grandes occasions, de produire des actes de prestiges qui manifestent vivement la puissance du souverain (dot de Théophano, qui était déposée à Aix la Chapelle)

     

     

     

     

     

    C-    La domination royale :

     

     

    Cf. miniature et commentaire p. 7 v°.

     

     

    L’importance du rituel (v. exemples manuscrits)

     

     

    ð      Machtsinszenierungprozess qui a un rôle fondateur car elle marque tous les esprits en Europe et sert de base aux cérémoniaux de cours des autres souverains.

     

     

    ð      Les Ottoniens, et surtout Otton Ier, apparaissent comme les patriarches de la famille des rois et des princes, ce qui donne à leur monarchie un caractère universel dès avant 862. (v. pentecôte 865), mais l’ancre aussi en Germanie, où leur famille tient tous les postes clés.

     

     

     

     

     

    Conclusion :

     

     

    Les Ottoniens ont été puissants d’abord parce qu’ils ont su montrer, manifester publiquement leur puissance, que ce soit dans les fastes de la cour ou dans la violence implacable exercée à l’égard de ceux qui s’opposaient à eux. Même s’ils ne parvinrent jamais à le formaliser officiellement, ils furent d’abord des souverains germaniques, qui avaient dans le royaume de Francie orientale, et plus particulièrement en Saxe, toutes les bases de leur pouvoir. Par leur tension entre royauté et empire universel, Germanie et Italie, ils annoncent plus de 8 siècles d’histoire de l’Empire Romain Germanique dont ils sont les fondateurs. Surtout, par leur action, ils sont contribué à unifier l’espace germanique et à le séparer plus nettement de ses voisins slaves et francs occidentaux. Ainsi, en 1024, commence à naître l’idée d’un pays des Tudesques (Teutschland), même si paradoxalement, la disparition du dernier des Ottoniens amorçaient une période de morcellement politique dont l’Allemagne ne sortirait qu’en 1870.

     

    Les Ottoniens en Germanie

     

     

     

    Nom

     

    Origine saxonne

     

    % du temps de règne passé en Germanie

     

    Henri Ier

     

    100 %

     

    100 % (dont Saxe 90 %)

     

    Otton Ier

     

    100 %

     

    75 % (dont Saxe, Franconie et Lorraine 80 %)

     

    Otton II

     

    50 % (franque 50 %)

     

    75 % (dont Saxe, Franconie et Lorraine 75 %)

     

    Otton III

     

    25 % (franque 25 %, grecque 50 %)

     

    40 % (dont Aix 50 %)

     

    Henri II

     

    50 % (franque 25 %, bavaroise 25 %)

     

    93 % (dont Franconie 40 %)

     

     






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