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année universitaire 2006-2007

VIP-Blog de dreillard
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  • Créé le : 04/10/2006 02:29
    Modifié : 24/06/2007 14:30

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    Les Universités au XIIIème siècle

    01/04/2007 14:59

    Les Universités au XIIIème siècle


    Introduction :

     

     

    Après l’effondrement carolingien, la culture et l’enseignement s’étaient réfugiés dans quelques monastères et écoles cathédrales qui avaient su maintenir, de Saint-Gall à Bologne, de Chartres à Reims ou de Winchester à Orléans, les traditions classiques rénovées de la « renaissance carolingienne ». Néanmoins, à partir des premières décennies du XIIème siècle, on voit réapparaître un enseignement plus diversifié et surtout plus dispersé géographiquement portés par le vent de la réforme grégorienne et les exigences théologiques et juridiques que comportaient la formation des clercs qu’elle instituait. A Oxford, à Liège, à Paris ou à Montpellier, maîtres et élèves se réunissent, investissent des quartiers entiers, élaborent de nouvelles théories, tel le « sic et non » d’Abélard. C’est de ce mouvement d’abord informel que naissent progressivement les universités. Ce terme désigne d’abord toute congrégation ou rassemblement de personnes qui se réunissent dans un but précis. Á ce titre, il peut désigner aussi bien une confrérie marchande qu’une communauté monastique. C’est précisément au XIIIème siècle, alors que s’organise un enseignement normé et codifié, que le terme va se restreindre au point de ne plus désigner que les lieux où est délivré cet enseignement. Or, dans cette même période, l’enseignement connaît, en Occident, une triple évolution : extensification, avec la multiplication des pôles universitaires ; organisation, avec la mise en place des structures des universités, et l’intégration de celles qui leur étaient concurrentes, et l’approfondissement des savoirs, notamment grâce à la redécouverte des savoirs antiques et aux apports venus des terres d’Islam.

    Pourquoi les universités deviennent-elles, au XIIIème siècle, le cadre normal de l’enseignement en Europe et le fondement d’un renouveau intellectuel dont nous sommes encore les héritiers ? Comment ont-elles imposé leurs normes de formation et d’encadrement ?

    Afin de le savoir, il faut d’abord comprendre comment les universités se sont développées à travers le monde occidental, avant d’étudier la façon dont elles reçoivent un cadre et des règles très normatives qui influent sur le contenu de l’enseignement et ses orientations.

     

     

     

    I-                   La floraison des universités à travers l’Europe :

     

     

     

     

     

    A-     Un mouvement d’abord spontané …

     

     

    Origine = écoles cathédrales de certaines cités réputées pour leurs maîtres (Bologne, Oxford, Liège) où placées à des carrefours de communication (Paris, Cambridge). Rapidement, l’afflux de maîtres et de disciples est tel que le chapitre ne peuvent tous les accueillir

    ð      installation dans les quartiers voisins ou ils s’organisent en confréries ayant pour but l’enseignement sous privilège épiscopal (maîtres ne sont pas chanoines de la cathédrale mais sont quand même entretenus par l’évêché) = les universités.

    ð      Ces universités colonisent alors des quartiers entiers (toute la rive gauche de Paris par exemple, car c’est là qu’il y a le plus d’églises et de monastères, donc le plus de prébendes et de bénéfices, qui constituent la rémunération des maîtres.), ce qui crée des problèmes de relations avec les riverains, les autres habitants de la ville, les autres corporations (rixes, aggravées par les rituels alcooliques des étudiants) ou les autres clercs qui voient d’un mauvais œil les professeurs accaparés prébendes et bénéfices. (ex. du contentieux entre le chapitre de Champeaux et le diocèse de Paris au sujet des terres capitulaires remises en bénéfices à Guillaume de Saint-Victor, un professeur parisien).

    ð      Exige un effort de mise en ordre et d’organisation.

     

     

    B-     … rapidement encadré par les autorités politiques :

     

     

    Les troubles à l’ordre public créés par les étudiants et les querelles entre clercs pour les prébendes entraînent les premières interventions des autorités civiles qui vont accorder des statuts et des privilèges particuliers aux universités pour mieux les contrôler.

    Ex. à Paris : 1205 : deux actes de Philippe Auguste :

    -         Privilège de l’université de Paris, qui exempte les étudiants et les maîtres de la justice ordinaire (for universitaire), crée une immunité sur le territoire de l’université, détache l’université de l’évêque et lui donne ses premiers statuts.

    -         Diplôme pour le chapitre de Champeaux par lequel celui-ci est remis en possession des prébendes attribuées à des maîtres de l’université.

    Ces premières interventions, qui visent à encadrer les structures existantes, sont suivies d’autres dont le but est nettement plus politique : après que le roi de France a pris l’université de Paris sous sa protection, beaucoup d’autres princes européens craignent un manque de loyauté de leurs élites si elles continuent à être formées à Paris.

    ð      attribuent des privilèges du même type que celui de l’université de Paris quand il existe déjà des structures équivalentes (bulle pontificale pour Bologne, diplôme de Jean Sans Terre pour Oxford, Liège en terre d’empire, …)

    ð      ou bien créent des universités de toute pièce pour contrer les influences royale (Toulouse, 1231) ou étrangère (Salamanque et Tolède, créées par Alphonse X le Sage dans les années 1250, Cracovie…).

    ð      Ce phénomène a néanmoins ses limites : faute de maîtres, beaucoup d’universités mineures n’offrent pas un cursus complet et sont contraintes d’envoyer leurs étudiants finir leur formation à Paris, Oxford ou Bologne qui s’imposent comme les trois grands centres universitaires européens.

                Ce phénomène concerne d'abord les pays d'Europe occidentale où la formation des Etats est la plus précoce (France, Angleterre, royaumes ibériques, royaume de Naples et république de Venise). Le Saint-Empire et les pays d'Europe centrale et septentrionale, où le pouvoir central reste faible ou éclaté ne sont concernés qu'à la fin du XIVème siècle.

                D’abord issue d’un phénomène spontané et encadré par l’Église, les universités sont donc rapidement passées sous la protection des autorités laïques qui ont compris l’intérêt qu’elle pouvaient tirer d’une meilleure formation de leur clergé et de leurs administrateurs. C’est cet intérêt qui explique leur floraison et leur multiplication au XIIIème siècle, période de grande rivalité entre les princes. Il a permis de donner leur première structure aux universités.

     

     

     

    II-                L’organisation des universités :

     

     

    Très vite, néanmoins, l’Église cherche à reprendre l’initiative dans l’organisation des universités, dont le but est avant tout de former des clercs et des théologiens. Il est donc hors de question pour le pape, et en particulier pour Innocent III qui occupe le siège de Pierre au début du XIIIème siècle et qui instaure une véritable théocratie pontificale, de laisser aux seuls laïcs le soin de contrôler et organiser les universités.

     

     

     

    A-     Des privilèges princiers à l’intervention pontificale :

     

     

    Les premiers privilèges et statuts universitaires étaient des actes princiers ou royaux dont le contenu, bien que proche, différait d’un lieu à un autre. De plus, il était fonction de la puissance de chaque prince : le roi Philippe Auguste pouvait imposer aux étudiants parisiens des règles bien plus strictes que celles instituées à la même époque par le comte Trincavel pour l’université de médecine de Montpellier. De plus, ils s’intéressaient surtout à l’organisation matérielle des universités et au maintien de l’ordre public, mais n’intervenait absolument pas dans le contenu des programmes ou l’organisation des enseignements, dont chaque maître restait libre.

    L’intervention pontificale (concile Latran III et IV, 1204-1215) va mettre un terme à ces disparités : les canons conciliaires imposent une organisation et un cursus unique dans toutes les universités. L’enseignement est réglementé pour correspondre aux savoirs attendus des clercs et éviter tout risque de développements hérétiques ou hétérodoxes. Pour établir de nouvelles universités, il serait désormais nécessaire d’obtenir une bulle pontificale. Celles qui avaient déjà été établies devaient obtenir confirmation de leur statut par la même voie, le diplôme du pape y instituant une organisation conforme aux décisions de Latran. D’abord contestées (grève des maîtres et des étudiants, « retrait » des universités de Paris à Orléans, ou d‘Oxford à Cambridge), ces décisions sont définitivement imposées par la bulle « Magna universitatum carta » de Grégoire IX du 13 avril 1231.

    Des décisions des conciles de Latran et de Grégoire IX dérive donc toute l’organisation des universités au XIIIème siècle, celles-ci survivant partout en Europe jusqu’au début du XIXème siècle.

     

     

     

    B-     Structure des universités médiévales :

     

     

     

     

    a-      Répartition des pouvoirs et compétences :

     

     

    Les universités restent théoriquement dépendantes de l’Eglise qui contrôle la nomination des maîtres, la collation des grades et le contenu des enseignements. Les étudiants doivent au moins recevoir les ordres mineurs. Cette dépendance est manifestée par la présence dans chacune d’elle d’un chancelier, représentant de l’évêque ordinaire (= évêque du diocèse où se trouve l’université). Néanmoins, beaucoup d’université jouissent du droit d’exemption accordé par les autorités laïques, et les conflits sont nombreux entre le chancelier, qui nomme les maître et colle les grades, et les professeurs et étudiants qui manifestent leur indépendance à l’égard de l’évêque. Son pouvoir est donc très restreint.

     

     

     

    Le vrai chef de l’université est le recteur, assisté de son conseil, qui selon les cas est élu par les étudiants (Bologne, où les étudiants salarient les maîtres) ou les professeurs (Paris, Oxford, où les professeurs sont prébendés).

     

     

     

    Les universités ont également un protecteur, souvent ecclésiastique (sauf à Paris où en 1215 Philippe Auguste institue comme protecteur le prévôt de Paris), qui est chargé de veiller au respect de leurs privilèges et exemption.

     

     

     

    Mais la structure principale des universités médiévales est constituée par les « nations », c’est-à-dire des associations organisées en confréries (= universitates) regroupant les maîtres et les élèves par origine géographique, et qui sont le véritable cadre de l’organisation des enseignements, de la vie étudiante et des relations entre enseignants.

    Ex. A Bologne, 2 nations : les cisalpins et les transalpins ; à Paris ; 4 : France, Normandie, Picardie, Angleterre ; à Montpellier, 3 : Provence, Bourgogne, Catalogne.

    Chaque nation est dirigée par un procurateur qui est membre du conseil rectoral et l’administre.

    Les étudiants venus d’un pays qui n’a pas de nations adhèrent à celle qui est la plus proche de leur région d’origine. Les nations sont donc divisées en « tribus », dirigées par un doyen qui assiste le procurateur.

    Ex. : à Bologne, les Transalpins se subdivisaient en 14 tribus : Français, Picards, Bourguignons, Poitevins, Tourangeaux, Normands, Catalans, Hongrois, Polonais, Allemands, Espagnols, Provençaux, Anglais, Gascons.

    A Paris, les Picards accueillaient les tribus picarde, flamande, hollandaise, allemande (elle-même subdivisée en sous-tribus bavaroise, saxonne, polonaise, bohême)  et danoise (idem : Danois, Suédois, Norvégiens).

     

     

     

    Les professeurs sont le plus souvent itinérants, ce qui permet l’échange des savoirs d’un pôle universitaire à l’autre.

     

     

     

    Les universités jouissent de l’exemption (elle s’administre elle-même, le recteur et son conseil ont droit de justice sur tous les « sujets » de l’université, maîtres et étudiants, mais aussi copistes, libraires, parcheminiers, domestiques des élèves et des enseignants…) et du for universitaire (les autorités civiles ne peuvent intervenir dans une université, privilège maintenu jusqu’à aujourd’hui) et de privilèges octroyés par les autorités laïques (ex. l’université de Paris percevait une partie des tonlieux et octrois payés aux portes sud de Paris, était exempté des taxes à la foire du Lendit…).

     

     

     

    b- Cursus universitaire :

     

     

     

     

     

    A l’issue d’un premier cycle équivalent à notre enseignement secondaire, l’étudiant doit obtenir sa licence (= autorisation de poursuivre ses études), = baccalauréat.

    Admis en second cycle, l’étudiant doit ensuite obtenir la licencia ubique docendi (autorisation d’enseigner, qui permet de devenir maître). = licence.

    Cette formation initiale achevée, l’étudiant peut arrêter là son parcours ou bien se spécialiser dans une matière spécifique (droit, théologie, médecine) et passer sa maîtrise (= master) puis sa thèse qui lui ouvre le titre de docteur (es + matière étudiée) = doctorat. L’examen essentiel est la maîtrise qui donne droit au titre de maître des universités.

    Il n’y a ni limite de temps ni condition de continuité dans les études. Les plus doués parcourent l’ensemble du cursus de licence en un an quand certains y traînent 10 ans. Les études doctorales étaient beaucoup plus brèves et formelles.

    Les étudiants doivent participer à l’entretien des professeurs et des locaux en acquittant des droits pour suivre les cours et pour passer les examens (jusqu’à 100 livres tournois pour la maîtrise et le doctorat).

    Sauf à Oxford, où un simple serment attestant le suivi des études est exigé, l’examen prend la forme de la disputatio (débat rhétorique contradictoire durant lequel l’étudiant doit soutenir une thèse).

    La collation des grades est l’occasion d’une cérémonie solennelle lors de laquelle les étudiants recevaient un bonnet carré, marque de leur statut, et une toge ornée de bandes d’hermine équivalente à leur grade (bachelier : 1 ; licencié : 2 ; maître : 3 ; docteur : 4).

     

     

     

    C-    Le développement et l’intégration de structures annexes :

     

     

     

     

     

    Concurremment aux structures d’enseignement universitaire issues de la fusion des écoles cathédrales et des cours privés, se formèrent au XIIIème siècle deux structures alternatives qui cherchèrent à tirer profit du succès des universités :

    -         les écoles monastiques et les couvents des ordres mendiants (surtout dominicains) ouvrirent leur enseignement aux étudiants. Ce fut à l’origine de vive querelle entre les universités et ces concurrents qui dispensaient un enseignement gratuit (cordeliers, jacobins) ou jouissaient d’exemptions plus anciennes qui leur permettaient de contester les droits de l’universités.

    Ex. : à Paris, le prieur de Sainte-Geneviève, dont l’exemption couvrait une large partie de la rive gauche, revendiquait le titre de chancelier des universités. Certains de ces monastères organisent également des collèges (ex. Sainte-Geneviève = ancêtre du lycée Henri IV).

    -         Les collèges : à l’origine simples hôtels ou résidences pour étudiants pauvres, les collèges organisent rapidement des cours de propédeutique, puis de rattrapage ou de compléments délivrés par les assistants des maîtres de l’université. Peu à peu, en particulier en raison du manque de locaux, les maîtres prennent l’habitude de venir y délivrer directement leur enseignement, ce qui les transforme en structure d’enseignement permanent.

    Ex. le collège de Sorbon, fondé en 1245, qui est à l’origine destiné au logement de 200 étudiants pauvres, mais qui devient dès les années 1270 le principal centre d’enseignement de l’université parisienne => Sorbonne.

    Illustre réintégration de ces structures dans l’Université. Les collèges passe sous la juridiction des recteurs et doyens, les monastères exempts et couvents, qui ne relèvent que de Rome, sont exceptionnellement placés sous juridiction universitaire à partir des années 1250 dès lors qu’ils exercent une activité d’enseignement. Les écolâtres et professeurs mendiants sont soumis à l’autorité du chancelier pour la collation des grades.

     

     

     

    Malgré les privilèges obtenus des autorités laïques et les tentatives d’émancipation des collèges et des ordres mendiants, les universités restent donc sous le contrôle étroit de l’Eglise qui les organise, et qui surtout veille scrupuleusement au contenu des enseignements qui doit être conforme à sa doctrine.

     

     

    III-             Le contenu de l’enseignement :

     

     

     

     

    Cet enseignement est avant tout intellectuel et théorique, et orienté vers un seul but : être utile à l’Eglise. La théologie et le droit canon sont les deux disciplines reines. Les innovations sont jugées avec prudence et les enseignements utiles socialement (droit civil, médecine), s’ils se développent avec l’aide des autorités laïques, restent dévalorisés.

     

     

    A-     Les arts libéraux et la théologie :

     

     

    L’enseignement se divise en deux grandes parties placées de part et d’autre de la licence :

    -         le quadrivium : formation initiale qui devait donner aux étudiants les bases nécessaires à la poursuite de leurs études : grammaire (= pratique de la langue, incluant la grammaire au sens propre, l’orthographe, la littérature et l’histoire), rhétorique (art de bien parler), arithmétique (calcul (algèbre importé du monde musulman au XIème siècle) et logique (construction du raisonnement)   = arts libéraux.

    -         le trivium : musique, géométrie et philosophie (ou, dans certaines universités, astronomie).

    L’enseignement du quadrivium précède le baccalauréat, celui du trivium permet l’accès à la licence. Ils peuvent être enseignés par tout titulaire de la licencia ubique docendi.

    Les étudiants de maîtrise et de doctorat se consacrent à l’étude du droit, de la médecine et de la théologie, qui est la matière la plus valorisée.

    L’enseignement du droit se limite donc souvent au droit canon (décret de Gratien) qui préparé à l’étude de l’enseignement.

    Néanmoins, les apports extérieurs nombreux au XIIIème siècle permettent d’enrichir et de diversifier cet enseignement.

     

     

     

    B-     Aristotélisme, averroïsme et essor de la scolastique :

     

     

    Les croisades et la reconquête espagnole ont mis la chrétienté en contact avec Byzance et surtout avec le monde musulman, culturellement très en avance au Moyen Âge. Cela permet notamment la redécouverte des penseurs antiques, et en particulier d’Aristote, qui avait été traduit et commenté par les savants arabes, et en particulier Averroès / Ibn Rush qui avait réussi la synthèse de l’aristotélisme et du monothéisme. Le treizième siècle connaît une intense activité de traduction de l’arabe au latin dans les universités espagnoles de Salamanque et de Valence et à Tolède, siège d’une grande bibliothèque arabe. Ces manuscrits circulent ensuite rapidement à travers toute l’Europe, modifiant les conceptions alors en usage, fondées sur le néo-platonisme des pères de l’Eglise.

    ð      retour à la logique, fondement de la théorie aristotélicienne : dès les années 1150, sic et non d’Abélard (une chose ne peut être vraie et fausse en même temps).

    ð      Pensée syllogistique (prémisse majeure, prémisse mineure, conclusion)

    ð      Développement de la pensée dialectique (raisonnement thèse – antithèse – synthèse)

    De telles idées sont d’abord condamnées par l’Eglise (autodafé des œuvres d’Aristote à Paris en 1245).

    Saint Thomas d’Aquin, dominicain italien qui enseigne à Paris vers 1250-1260 réussit la fusion de la théologie chrétienne et de l’aristotélisme, qui est désormais accepté en occident (Summa Theologica = ambition de donner une explication chrétienne du monde dans son entier)

    ð      fonde la pensée scolastique (des écoles), qui reste dominante en Europe jusqu’au XVIème siècle et constitue le premier pas vers l’organisation d’une philosophie autonome à l’égard de la théologie.

    ð      Mais multiplications des querelles (nominalistes contre naturalistes par exemple).

    En droit, l’apport majeur vient de Byzance (traduction des manuscrits grecs pillés à Constantinople en 1204 à Padoue) avec la redécouverte de l’œuvre de Justinien (les digestes = CIC) et du droit romain, qui permet l’essor d’un enseignement du droit civil, soutenu par les autorités laïques. => début de la codification écrite des coutumes sous Louis IX.

     

     

     

    C-    Essor d’enseignement spécialisés mais dévalorisés :

     

     

     

     

    De tels enseignements autonomisés des exigences religieuses et plus techniques se développent au XIIIème siècle :

    -         l’algèbre et la géométrie euclidienne, utilisés pour la gestion des domaines et trésors publics (développement des comptes publics avec la création de la chambre des comptes, de l’échiquier) et en architecture (art gothique). Mais cet enseignement reste informel et n’est validé par aucun diplôme.

    -         La médecine, qui reste prisonnière des prescriptions ecclésiastiques interdisant les autopsies de cadavre, et se limite à la lecture des médecins antiques (Gallien) et musulmans (Avicenne / Ibn Sina). La faculté de Montpellier se spécialise dans ce savoir, ce qui lui vaut le mépris des maîtres des autres universités.

    -         La physique, héritage d’Aristote, pour qui elle est la connaissance de la nature en général. Elle reste néanmoins déchirée entre un enseignement classique strictement théorique orienté par des conceptions non-expérimentales (terre plate au centre du monde…) et des pratiques confinant à l’ésotérisme (alchimie, astrologie).

     

     

     

    Conclusion :

     

     

    Structure bien encadrée et structurée, aux buts définis, rassemblant les meilleurs spécialistes de l’époque, les universités ont généré une véritable expansion intellectuelle qui permet à l’Occident de reprendre la main dans ce domaine, face à une civilisation musulmane alors en perte de vitesse. Elles restent néanmoins aux mains de l’Eglise qui en contrôle les enseignants et l’enseignement, limitant au maximum les innovations de peur de dérives hétérodoxes. Il faut attendre les humanistes du XVIème siècle pour que cette tutelle soit remise en question.






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