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Rappel : devoir du 11 mai
08/05/2007 23:48
Le sujet comportera :
- définitions
- biographies d'auteurs (vus en TD) et de personnages historiques (vus en TD également)
- Dates (CM et TD)
- Questions de cours : une courte et une à réponse plus longue,construite, avec référence à des sources (textes vus en TD où référencs données dans les leçons).
- Un document iconographique vu en TD.
Bonnes révisions, à vendredi.
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Les Etats bourguignons
06/05/2007 23:57
Référence : B. Schnerb, L’État bourguignon (1363-1477), Paris, Perrin, 1999.
La Bourgogne, constituée des comtés de Mâcon, Chalon, Sens, Auxerre, Tonnerre, Nevers et Autun est l’une des entités constitutives majeures du royaume de France à partir de l’éclatement de l’empire carolingien. Ces ducs, à l’image de Richard le Justicier et d’Hugues le Noir au Xème siècle, ont joué un rôle majeur dans la politique d’équilibre entre les princes féodaux, et ce d’autant plus qu’à partir de la deuxième moitié du Xème siècle, les dynasties qui s’y succèdent sont issues des branches cadettes de la dynastie capétienne. Alliés traditionnels de leur cousin le roi contre les autres grands féaux, les ducs de Bourgogne constituent donc un pôle majeur du contrôle du royaume dans la période d’expansion du pouvoir royale qui débute avec Philippe Auguste. C’est donc très logiquement qu’à la mort du dernier duc capétien, Philippe de Rouvre, en 1361, Jean II le Bon remet le duché en apanage à son fils Philippe. Pourtant, les difficultés de la Guerre de Cent Ans vont progressivement éloigné la nouvelle dynastie bourguignonne de ses aînés Valois, jusqu’à opposer les deux lignées de la famille quand, profitant de la prospérité de leurs Etats, les ducs vont chercher à recréer un Etat indépendant dans l’ancien espace lotharingien. Cette transformation du duché féodal et de ses dépendances en un Etat moderne et unifié ne put néanmoins pas aboutir, en raison de l’opposition des rois de France, libérés à partir de 1453 par la fin des hostilités avec les Anglais, mais aussi des faiblesses intrinsèques de cet ensemble.
Problématique : un Etat ou des Etats ? Pourquoi les Valois de Bourgogne échouent-ils à transformer le conglomérat de leurs principautés en un Etat viable installé sur la dorsale lotharingienne de l’Europe ?
I- Histoire et constitution des Etats bourguignons :
A- Les origines :
Après l'extinction de la lignée ducale en 1361, le roi Jean II le Bon remet le duché en apanage à son fils Philippe II le Hardi (1342-1404).
Par son mariage avec la fille du comte de Flandre, le nouveau duc de Bourgogne acquiert la Flandre, l'Artois et la Franche-Comté. Devenu le premier prince territorial du royaume, il possède également, avec la Franche-Comté, des territoires qui relèvent de l'Empire. Au Moyen Âge, il convient en effet de distinguer le comté de Bourgogne du duché de Bourgogne. Le premier (maintenant la Franche-Comté) était terre d'empire, le second appartenait au royaume de France.
Aussi, les ducs de Bourgogne étaient vassaux du Roi de France pour le duché de Bourgogne, l'Artois et la Flandre, et vassaux de l'Empereur pour le comté de Bourgogne, la Gueldre, le Hainaut, le Brabant et d'autres terres.
La dynastie profite de cette situation exceptionnelle et des difficultés de la royauté, en plein conflit avec l'Angleterre, pour jouer un rôle croissant en France.
B- Vers l’indépendance :
Alors que Jean sans Peur (1404-1419) anime la faction des Bourguignons, alliée aux anglais pendant la minorité et la folie de Charles VI, Philippe III le Bon (1419-1467) obtient de Charles VII d'être exempté de l'hommage en contrepartie de sa neutralité (1435). Doté d'une indépendance de fait, Philippe le Bon s'emploie surtout à agrandir ses états : il acquiert la Picardie et la plupart des territoires qui composent aujourd'hui la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas (1421-1433). La Bourgogne connaît alors son apogée : tandis que les villes se développent, la noblesse, flattée par l'institution de l'ordre de chevalerie de la Toison d'Or (1429), mène une vie fastueuse, à l'exemple de son prince, qui se fait appeler « Grand duc d'Occident » et est le principal mécène de son temps. La Bourgogne est alors un véritable État, même si les deux blocs territoriaux qui la composent sont encore séparés par la Champagne et par la Lorraine.
C- Apogée et fin des Etats bourguignons :
Le principal objectif de Charles le Téméraire (1467-1477) est de s'emparer de ces territoires pour reconstituer la Lotharingie et l'étendre jusqu'à la Méditerranée. Mais cette ambition se heurte à l'opposition des cantons suisses, du duc de Lorraine René II, et surtout du roi de France Louis XI. Tenu en échec à Neuss, sur le Rhin (1474-1475), vaincu par les suisses à Grandson et à Morat en 1476, Charles le Téméraire meurt lors du siège de Nancy en 1477. Louis XI s'empare alors du duché de Bourgogne, tandis que l'héritière de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne, apporte en dot à Maximilien de Habsbourg la Franche-Comté et les différentes provinces des Pays-Bas, où la monarchie française et la maison d'Autriche s'affronteront pendant plus de deux siècles.
II- Un ensemble puissant :
A- Structure et possession :
Les Etats bourguignons désignent l'ensemble des territoires sous la tutelle des ducs de Bourgogne à la fin du Moyen Âge : (v. carte)
À son apogée sous Charles le Téméraire, cet ensemble comprend :
- Le duché de Bourgogne
- Le comté de Bourgogne
- Le duché de Brabant
- Le duché de Gueldre
- Le duché de Limbourg
- Le duché de Luxembourg
- Le comté d'Artois
- Le comté de Boulogne
- Le comté de Charolais
- Le comté de Flandre
- Le comté de Hainaut
- Le comté de Hollande
- Le comté de Mâcon
- Le comté de Namur
- Le comté de Saint-Pol
- Le comté de Vermandois
- Le comté de Zélande
- Le comté de Zütphen
auquel il faut ajouter des États sous influence :
- évêché de Liège
- principauté de Clèves
- comté de Rethel
- comté de Nevers
- Trois-Évêchés (Metz, Toul et Verdun)
- duché de Bar
- duché de Lorraine
- comté de Montbéliard
- évêché de Bâle
- landgraviat de Haute-Alsace
- Sundgau
- Brisgau
- duché de Bouillon
- évêché d'Utrecht
- Picardie
B- Un Etat féodal en voie de modernisation :
Différentes formes de la domination :
- seigneuries et apanages directs de la maison Valois de Bourgogne
- vassaux du duc de Bourgogne
- contrôle des élections épiscopales.
Administration est bâtie sur le même modèle que celle du royaume de France, fondée sur des baillages et châtellenies confiés à des officiers ducaux, dont les missions sont surtout judiciaires et fiscales.
Au niveau central, les ducs de Bourgogne se dotent progressivement de tous les organes de la souveraineté, imités de ceux des rois de France et d’Angleterre, qui sont installés à Dijon, avec parfois des doublons en Flandre (Lille et Gand) : chambre des comptes, parlement, chancellerie, archives et registres (chancelier Rollin), Etat généraux et provinciaux qui ont un droit de regard sur la politique fiscale du duc, imitation des pratiques royales : cour la plus fastueuse d’Europe, mais aussi désignation d’un apanage fixe de l’héritier (comte de Charolais = dauphin), université, ordre de chevalerie (Toison d’or). + que dans le royaume, les offices y sont confiés à de grands bourgeois fortunés et/ou lettrés, issus en particulier des communes de Flandre, et qui possèdent une culture administrative plus aboutie que la noblesse.
Protégé des hostilités qui l’ont peu ou pas touché, le territoire bourguignon apparaît prospère et n’a pas subi la désorganisation administrative provoquée par le conflit dans le reste de la France, et en particulier en Île de France.
C- Le plus puissant Etat d’Europe :
Á partir de la soustraction d’hommage de 1435, les Etats bourguignons apparaissent comme un véritable Etat indépendant qui ne relève plus ni du roi de France, ni de l’empereur (qui n’a plus les moyens de faire prêter l’hommage aux grands princes depuis le XIVème siècle). Face à un empereur affaibli et à des rois de France et d’Angleterre qui règnent sur des royaumes épuisés par la guerre de Cent Ans, le « Grand duc d’Occident » apparaît comme le plus puissant souverain d’Europe, puissance qu’il exprime dans ses fêtes fastueuses :
Ex : « banquet du Faisan » de Lille : Le Vœu du faisan est un vœu formulé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et sa cour lors d'un banquet tenu à Lille le 17 février 1454 d'aller délivrer Constantinople prise par les Turcs l'année précédente. Cet engagement chrétien pour la croisade, qui ne fut jamais tenu, répondait au rituel païen qui faisait jurer les participants à une entreprise sur un animal qu'ils se partageaient ensuite également. Cette fête précédait de peu la diète impériale de Ratisbonne concernant la Turquie qui n'aboutît pas. La croisade n'eût donc pas lieu. Philippe le Bon semble pourtant sincère dans son vœu de croisade. La diplomatie fut très active en la matière.
Matthieu de Coussy, chroniqueur de l'époque, fit un récit détaillé du vœu du faisan :
Après l'apparition d'un géant escortant une dame représentant la sainte Église, apparaît dans la salle du banquet : « Toison-d'Or, roy d'armes, lequel portoit en ses mains un phaisant (faisan) en vie, orné d'un riche collier d'or, garny de pierres fines et de perles ; et après iceluy Toison-d'Or, vinrent deux damoiselles adextrées de deux chevaliers de la Toison-d'Or. Ils s'avancèrent jusques devant le duc, où après avoir fait la révérence, ledit Toison-d'Or parla à icelui duc en ceste manière :
« Très haut et très puissant prince, et mon très redoutable seigneur, voyez ici les dames qui très humblement se recommandent à vous ; et pour ce que c'est la coutume qui a esté anciennement instituée, après grandes festes et nobles assemblées, on présente aux princes et seigneurs et aux nobles hommes le paon ou quelque autre noble oiseau pour faire des vœux utiles et valables, pour ce sujet on m'a ci envoyé avec ces deux damoiselles pour vous présenter ce noble phaisant, vous priant que le veuillez avoir en souvenance. »
« Ces paroles estant dites, icelui duc print un bref escript, lequel il bailla à Toison-d'Or, et dit tout haut : Je voue à Dieu, mon Créateur, à la glorieuse Vierge Marie, aux dames et au phaisant, que je feray et entretiendray ce que je baille par escript. » Toison-d'Or prend alors l'écrit et en fait lecture à haute voix. C'était le vœu que faisait le prince « d'entreprendre et d'exposer son corps pour la défense de la foi chrétienne, et pour résister à la dampnable entreprinse du Grand-Turc et des infidelles... Et, ajouta-t-il, si je puis, par quelque voye ou manière que ce soit, sçavoir ou cognoistre que ledit Grand-Turc eût volonté d'avoir affaire à moy corps à corps, je, pour ladite foy chrestienne soustenir, le combattray à l'ayde de Dieu tout-puissant et de sa très douce mère, lesquels j'appelle toujours à mon ayde. »
Bibliographie
LAFORTUNE-MARTEL (A.), Fêtes noble en Bourgogne au XVème siècle. Le banquet du Faisan (1454): aspects politiques, sociaux et culturels, Montréal et Paris, 1984.
=> apparaît assez puissant pour prendre la tête d’une armée issue de tous les royaumes occidentaux, rôle qui revenait avant aux rois de France et d’Angleterre ou à l’empereur. Il a donc un pouvoir au moins équivalent à ces souverains, même s’il ne porte pas le titre qui va avec.
Une autre expression de sa puissance est son actif mécénat qui fait de lui le principal protecteur des artistes et des hommes de lettres au nord des Alpes, avec qui ne rivalisent que les grands mécènes italiens => essor de l’école de peinture flamande, école des rhétoriqueurs (littérature, histoire).
III- L’Etat inachevé :
Mais les Etats bourguignons conservent de profondes faiblesses :
A- géographique :
Eclatement entre trois pôles séparés par la Lorraine autonome, la Suisse et la Champagne française (v. carte). Au contraire des autres Etats modernes de l’époque, la Bourgogne n’a pas une capitale mais reste polynodale, le duc résidant alternativement à Dijon, Besançon, Lille, Valenciennes et Gand.
B- Politique :
La structure des Etats bourguignons reste essentiellement féodale, fondée sur le lien personnel établi entre chacune des entités constituantes et le duc de Bourgogne plus que sur un sentiment d’appartenance commune, difficile à établir entre les sujets francophones de Bourgogne et les sujets flamingants des comtés septentrionaux. Cette absence d’identité explique la résistance à l’intégration dans ces Etats des entités qui, comme la Lorraine ou la Suisse, avait déjà générée leur propre identité, ou ce celles qui, comme la Champagne ou la Picardie, étaient déjà attachées à l’identité française.
C- Administrative :
Très performante fiscalement ou militairement (elle repose sur l’adaptation et l’amélioration des structures administratives royales françaises et anglaises) l’administration bourguignonne se cantonne en fait au duché et à la comté de Bourgogne. Ailleurs, en particulier dans le domaine flamand, les ducs ont du composé avec les exigences des cités qui ont utilisé leur intégration à l’ensemble bourguignon pour échapper aux exigences du roi de France et des princes d’Empire. Ils sont contraints de reconnaître les privilèges et libertés des communes, qui constituent la base de l’administration de ces provinces, même si, dans les campagnes, ils redonnent toute sa vigueur au système des châtellenies qui permettait un quadrillage étroit du territoire et est étendu. Á l’époque où Charles VII et Louis XI s’affranchissent des Etats Généraux, les ducs de Bourgogne reste très dépendants des Etats de Bourgogne qui continuent à garder un droit de regard sur leur politique fiscale et sur l’administration des Etats (en 1464, c’est à eux que Philippe le Bon envisage de laisser la régence pendant son départ en croisade, ce qui aurait été impensable en France).
Conclusion :
La construction politique réalisée par les ducs Valois de Bourgogne souffrait de deux faiblesses intrinsèques qui menaçaient son existence : l’esprit frondeur et autonomiste des cités flamandes qui ne pouvaient accepter leur intégration dans un nouvel Etat dont le centre leur était extérieur après avoir lutté pour les mêmes raison contre le roi de France, et l’importance symbolique et stratégique de la Bourgogne pour ce même roi de France qui estimait avoir sur elle des droits historiques. Trop tardivement amorcée, la construction étatique bourguignonne n’a pu arrivé à terme malgré sa rapidité et son caractère brillant. Enfin, les Etats féodaux constitutifs de cet ensemble étaient trop épars géographiquement, trop divers culturellement, pour fusionner véritablement en un Etat unifié en un temps aussi cours, à l’époque où les idées nationales naissent en France ou en Flandre. Le rêve lotharigien, déjà fragile au IXème siècle, était devenu irréaliste 500 ans plus tard. Le retour de la Bourgogne dans le giron français et l’affirmation des Pays Bas comme entité originale au sein de l’Empire, et les longs conflits que cette situation engendrerait entre les Etats Nations naissants des siècles suivants sont les meilleurs témoignages de l’échec des Etats bourguignons comme projet politique, même s’il nous ont laissé par ailleurs un héritage culturel incomparable.
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L’état des paroisses et feux
06/05/2007 23:56
Intro :
Un document fiscal qui fait l’état, par circonscriptions administratives, de l’ensemble des feux (= foyers, famille vivant dans une maison) qui doivent l’impôt royal = le fouage (impôt personnel du par chaque foyer).
C’est une source objective issue d’un travail collectif et qui a été mise en forme par des commissaires (= inspecteurs) issus de la cour des comptes de Paris et qui ont travaillé sur ses indications.
Le document est datable de 1328, année de l’avènement de Philippe VI de Valois dont l’une des premiers actes de gouvernement est de semoncé l’ost pour aller mettre fin à la révolte de Flandre. Á cette occasion, voulant savoir de quels revenus il peut disposer pour sa campagne, il fait établir cet état fiscal pour évaluer les rentrées du trésor.
Ce document, même si ça n’était pas son but à l’origine, est le premier recensement de la population française. Il témoigne de la capacité de l’administration royale, au début du XIVème siècle, à rassembler très rapidement (certaines lacunes ponctuelles témoignent de la rapidité de cette mise en forme) des données précises sur les trois quarts du royaume sur lesquels le roi a une emprise directe. C’est le symbole de l’établissement, de Philippe Auguste à Philippe le Bel, d’une monarchie administrative, territoriale et centralisée.
Que nous apprend ce document sur la France du début du XIVème siècle ?
I- L’élaboration du document :
Le document a été élaboré par des commissaires – enquêteurs issus de la cours de la cours des comptes de Paris. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ils se sont peu rendus sur le terrain, ce qui explique la rapidité d’établissement de cet état, qui n’a demandé que deux mois d’enquêtes. Quelles sources ont-ils utilisé ?
Le document comporte des lacunes qui témoignent de sa rédaction : (« sans la prévôté d’Ouichy et de Saint-Ménehould », « Sans ce que l’on dit être du chapitre de Notre-Dame de Cambrai que l’on dit être d’empire et sans ce qui est du comté de Flandre, qui est du ressort de la prévôté de Montreuil », « et n’y sont pas comptés les feux de la ville de Chastelgot, qui sont rebelles, ni les feux de la vicomté de Brullois, la cause enrevient aux rôles »).
- Á Paris même, les registres du trésor et de la cours des comptes, qui tenaient à jour l’état des revenus du domaine par seigneurie, et permettait donc de savoir ce qui relevait du roi et ce qui échappait encore à son pouvoir direct (en particulier les apanages, qui faisaient l’objet de registres particuliers : « pour M. de Navarre et Mme de Valois ») ;
- en province, les rôles fiscaux tenus par les Etats d’Oc et d’Oïl et dans chaque baillage et sénéchaussée, qui dressait la liste des contribuables par paroisse ou communes (pour les villes). L’absence (la sergenterie de G. Bonnin, « et deux paroisses que l’on a oublié d’écrire » ; « sans les exceptions du rôle » ; « sans plusieurs lieux où il n’est fait nulle mention de paroisse ») ou la destruction de ses rôles lors de révoltes fiscales (ville de Chastelgot) rendaient donc l’établissement de l’état impossible pour ces zones.
Il a donc suffit de collecter et collationner ces deux sources pour parvenir à un état relativement fiable des foyers imposables par baillages, sénéchaussées et paroisses. Ce travail témoigne donc du degré de fiabilité et d’encadrement où était parvenu l’administration royale au début du XIVème siècle, grâce à un réseau administratif étendu.
L’état des paroisses et feux « prouve par son existence même la capacité de l’Etat royal à maîtriser l’espace français » (A. Demurger)
Pour normaliser leur travail, les commissaires ont procédé à des simplifications (« les cités, châteaux, lieux et villes sont comptés pour des paroisses », ce qui témoigne malgré tout de la complexité de ces structures.
II- Les structures administratives :
Les grandes bases de l’administration n’ont guère changé depuis Philippe Auguste : les baillages et sénéchaussées (leur équivalent dans les anciens domaines Plantagenêt et toulousains) constituent les circonscriptions de références, elles-mêmes subdivisées en prévôtés ou sergenteries.
Le fait que plus des ¾ du royaume appartiennent désormais au domaine n’empêche pas le maintien de structures locales.
- Au premier chef, on trouve les villes et cités qui ont le droit de commune. Certaines jouissent à ce titre d’exemption (« sans la ville de Rouen », exemptée d’impôts pour s’être ralliée à Philippe Auguste).
- Paris et sa région, seigneurie directe et personnelle du roi constitue aussi un cas à part, le seul à l’époque où l’on distingue la ville des campagnes environnantes (statut fixé par Louis IX) : Paris même, ses faubourgs et sa banlieue (au sens étymologique) forment la prévôté de Paris, qui relève du prévôt du Châtelet, qui dépend directement du roi et est assisté par les prud’hommes de la corporation des marchands d’eau. Les campagnes d’Île de France forment la vicomté de Paris, dont le vicomte est un agent royal révocable, divisée en châtellenies gérées par un prévôt qui tient un château royal, lève l’impôt et rend justice, et contrôle les seigneurs vassaux directs du roi.
- Des traces du passé : « Sans ce qui est du comté du Flandre, qui est du ressort de la prévôté de Montreuil » = seigneuries de Flandre se trouvant en Picardie, qui correspondent aux acquisitions de Philippe Auguste par son mariage avec Isabelle de Hainaut et le traité de Boves => forment une circonscription administrative à part, la prévôté de Montreuil, qui avait été créée pour les gérer alors que ces seigneuries formaient des isolats royaux dans des terres qui n’appartenaient pas encore au domaine. Fut ensuite rattaché au baillage de Vermandois, cité plus loin.
- les apanages, parties du domaine remise à un parent du roi (Mme de Valois, le comté d’Alençon).
L’état permet d’établir la situation exacte du domaine royal en 1328 : le roi contrôle directement tout son royaume sauf les apanages et seigneuries d’Artois, d’Alençon, de Chartres, d’Evreux, de Mortain, d’Angoulême, de Bourbonnais et de la Marche, et les fiefs de Bretagne, Bourgogne, Flandre, Guyenne et Foix.
III- Instantané de la population française en 1328 :
Sur le domaine, l’état relève 23 671 paroisses et 2 469 987 feux, sans les omissions, exceptions et exemptions signalées qui porteraient sans doute le total à plus de 2 500 000 feux. Les historiens, à commencer par F. Lot, éditeur du texte, ont tenté des extrapolations pour étendre ces chiffres à l’ensemble du royaume dans la limite des quatre fleuves (Escaut, Meuse, Saône, Rhône) et en déduire la population de la France en 1328.
F. Lot arrivait ainsi à une chiffre total de 32 500 paroisses et 3 363 000 feux, soit une population de 17 à 18 millions d’habitants.
Mais cette estimation ancienne reposait sur une image très pessimiste de la fécondité et surtout de la mortalité infantile dans les campagnes du début du XIVème siècle, qui a été contredite par les études récentes qui montre que malgré la crise à l’œuvre depuis la fin du XIIIème siècle, le dynamisme et la pression démographique restait très important.
Les dernières estimations revoient donc ce chiffre à la hausse autour de 20 à 22 millions d’habitants (estimation établit par les statisticiens de l’INSEE à l’occasion d’un colloque sur la population française et son histoire), ce qui justifie la vision des contemporains qui voyaient dans la France « un très grand, très riche et très puissant royaume ». Pour mémoire, vers 1320, l’Angleterre ou la Castille ont 3 millions d’habitants.
C’est donc cette masse humaine qui crée le besoin statistique (A. Higounet-Nadal) : pour gérer une population toujours croissante, l’administration royale doit connaître au mieux son état et sa répartition.
Conclusion :
La France des années 1320 apparaît comme un grand pays, très peuplé, sans doute la première puissance démographique du monde occidental à son époque. Le document nous montre aussi une France bien administrée, largement unifiée autour du pouvoir royal auquel n’échappe que les derniers vestiges de l’empire Plantagenêt en Gascogne et les apanages des princes de France. Pourtant, un siècle plus tard, le même pays sera affaibli, saigné à blanc par la guerre, occupé pour moitié par les Anglais. Dans cette France où le « petit roi de Bourges » ne contrôle plus qu’un quart du territoire, où les ducs de Bourgogne se rendent indépendants, l’apogée de la construction de l’Etat royal atteint sous les derniers capétiens directs semble bien loin. En 1490, Charles VIII voulut faire établir une « recherche générale des feux de de France ». Le projet n’aboutit jamais. Les agents royaux prétextèrent la mauvaise volonté des administrés, rendus méfiant envers l’impôt. Mais c’est surtout la plus belle preuve que le mouvement de l’histoire n’est pas uniforme et que ce qui a été acquis peut à tout moment être remis en question pourvu que l’on ne se donne les moyens de l’empêcher.
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La ruine des campagnes : la Normandie en 1422
06/05/2007 23:54
Intro :
Source et nature :
Extrait de l’Histoire de Charles VII qui est une biographie royale.
Auteurs :
Elle a été composée par Thomas Basin (1402/12-1490), un clerc et universitaire d’origine normande, spécialiste du droit qui fut impliqué dans les réformes conciliaires qui suivirent le Grand Schisme. D’abord conseiller d’Henri VI, qui lui donna l’évêché de Lisieux en 1447, il choisit finalement de rallier Charles VII en 1449. Proche de ce roi, il fut l’un des artisans de la réhabilitation de Jeanne d’Arc, mais se brouilla avec Louis XI, se qui le contraignit à l’exil en 1462, il se démit de son diocèse en 1474 et devint archevêque in partibus, ce qui lui permit de consacrer la fin de sa vie à l’enseignement en Italie et en terre d’Empire. C’est durant cette période que, pour se justifier, il écrivit son Histoire de Charles VII qu’il compléta par une Histoire de Louis XI et son Apologie qui est l’une des premières autobiographies de l’histoire.
Datation :
Les événements du texte sont facilement datables de 1422 (année de l’avènement de Charles VII, citée en tête du texte) et des années suivantes, jusqu’en 1435 (année de la répression de la révolte des « Brigands » par les Anglais, dont il est fait mention à la fin de l’extrait).
Le texte a été écrit entre 1462 et 1490, sans doute plutôt dans les années 1460, quand Basin cherche à se justifier des accusations de trahison de Louis XI, donc une quarantaine d’années après les faits. Il rapporte des faits dont, enfant ou jeune homme, il a pu être témoins, puisqu’il évoque la Normandie qui est sa région d’origine.
Analyse :
Thomas Basin décrit l’état de désolation dans lequel la guerre, la peste et la conquête anglaise ont mis les campagnes du nord de la France. Se focalisant sur l’exemple de la Normandie, il montre les ravages de l’occupation anglaise et la résistance qu’elle suscite dans la population.
Critique :
Le texte est néanmoins à critiquer avec soin, car son ton est emphatique et il comporte bien des exagérations. Loin de se faire l’historien fidèle de son époque, Basin cherche à se justifier en accablant les Anglais (avec qui il collaborait pourtant à l’époque qu’évoque le texte) afin de défendre son ralliement (tardif) à Charles VII, qu’il cite comme seul roi en 1422, alors qu’à la même époque, lui-même reconnaissait Henri VI comme souverain. De plus, ce tableau catastrophique des campagnes françaises à l’avènement de Charles est à lire en regard de leur prospérité retrouvée à l’époque où est écrit le texte, manière de souligner la grandeur de son règne, donné en contre-exemple à son fils Louis XI, avec lequel Basin est en délicatesse.
Contexte :
Deux grands éléments à retenir :
- la prégnance de la guerre : dans un pays tout juste remis des grandes expéditions des années 1350-1370, et où des conflits et des violences endémiques se sont maintenus malgré la longue trêve du règne de Charles VI, en particulier du fait de la présence persistantes des troupes de mercenaires et de soldats licenciés, la reprise de la guerre en 1415-1418 et la rivalité ouverte entre Bourguignons et Armagnacs à partir de 1412 ruinent les fragiles efforts de restauration administrative et économique.
- Une France coupée en 3 : le traité de Troyes (1418) a livré la couronne de France à Henri VI d’Angleterre, mais il n’est pas accepté par le dauphin Charles, qui se revendique roi de France à la mort de son père. La France est dès lors coupée en deux avec, au Nord de la Loire et en Gascogne, une France anglaise qui reconnaît Henri VI comme roi, et au Sud de la Loire, une France « française » qui reconnaît Charles VII. Alliés des Anglais contre Charles, qui est soutenu par les Armagnacs, les Bourguignons reconnaissent officiellement Henri comme roi, mais le duc Philippe le Bon mène surtout sa propre politique d’expansion vers la Flandre et l’Est et cherche à rester à l’écart des querelles françaises.
S’il témoigne d’une réelle dégradation de l’occupation des sols et du quadrillage administratif en France du Nord dans les années 1420, Thomas Basin doit donc être utilisé avec prudence, car son parti pris et ses efforts d’auto-justification l’amène à grossir le trait, même s’il cherche malgré tout à témoigner de la complexité du phénomène en lui apportant plusieurs explications.
Problématique :
Pourquoi les campagnes françaises sont-elles ruinées en 1422 ? Faut-il en accuser seulement la guerre ou cela témoigne-t-il d’un effondrement des efforts menés depuis Philippe le Bel pour construire un Etat central fort ?
I- Une situation catastrophique :
Surtout § 3-6
A- L’abandon des terres et le recul de l’occupation humaine :
Insistance du texte sur cette véritable « désertification » de la Haute Normandie, de l’Île de France et de la Picardie sur laquelle il revient à plusieurs reprises avec l’image forte du retour à la friche et à la forêt (qui indique donc un abandon de longue durée) => véritable déprise humaine de terres défrichées au Moyen Âge central et qui reviennent à la nature.
La population et les terres cultivées se concentrent autour des sites fortifiés.
B- Misère et insécurité :
Les populations sont toujours prêtes à se réfugier dans les forteresses pour échapper à toute sorte d’attaques (v. anecdotes des animaux rentrant seuls à l’étable, qui traduit ce caractère habituel des raids ennemis). => une guerre d’usure dont les populations civiles sont les premières victimes.
Symptôme d’insécurité chronique liée aux pillards et « gens d’armes des deux partis qui faisaient de constantes expéditions » = « écorcheurs » (soldats et mercenaires démobilisés qui continuent à vivre sur le terrain dans l’attente d’une reprise des hostilités) et « chevauchées » (expéditions destinées à affaiblir l’ennemi, non en s’emparant de places fortes, mais en dévastant les campagnes pour détruire le ravitaillement).
« bien que souvent accablée de grandes misères » : De telles pratiques entraînent l’apparition d’une misère persistante, qui se traduit en particulier par la famine du fait de la destruction des récoltes, et une surmortalité liée à la malnutrition et à la violence endémique.
C- Une administration et des défenses défaillantes :
« « soit de la nonchalance et de la paresse de ceux qui administraient ou commandaient sous ses ordres » : Cette violence est renforcée par la disparition de l’administration qui laisse les populations démunies face à ces dangers.
ð Basin fait mine de croire que c’est toujours l’administration royale française qui est présente au nord de la Loire, mais après la saignée d’Azincourt et le traité de Troyes, celle-ci est décimée et désorganisée. Administrateurs = Anglais ou français ralliés en Normandie et à l’ouest de l’Île de France, français ralliés aux bourguignons en Picardie. Mais la double monarchie a des effets dévastateurs sur la continuité administrative : beaucoup de seigneurs de châteaux se vendent au plus offrant et utilise la situation pour accroître leur propre pouvoir, sans souci de l’ordre public ou des populations qu’ils administrent.
ð La guerre devient aussi, pour les commandants et les soldats, un moyen d’enrichissement (li. 55-56). Ceux qui sont censés protégés les populations les oppriment.
Le texte témoigne donc d’une grave crise traversée par la France du nord dans les années 1420, crise économique, morale, politique qui conduit à l’effondrement des cadres de vie et à l’abandon massif des terres cultivées. Quelles sont les causes de cette crise ?
II- Les causes de la crise :
Surtout § 1 et 6
Basin accorde deux origines à la misère qui accable les terres aux nord de la Loire : « les guerres continuelles, intérieures ou extérieures » et la « nonchalance et la paresse » des administrateurs. Néanmoins, l’ampleur de la crise qu’il décrit demande à recourir aussi à d’autres explications à plus long terme auxquelles il fait référence en filigrane.
A- La surmortalité : misère, épidémies et guerres :
« les paysans ayant été tués ou mis en fuite » : principal problème = le manque d’homme qui est la première explication de l’abandon des terres : si elles ne sont plus cultivées, c’est qu’il n’y a plus personne pour les cultiver.
« tués » = trois causes principales : la guerre (celle sur laquelle met l’accent Basin), mais ce « vide » humain du début du XVème siècle est aussi la conséquence de phénomène plus anciens et de tendances plus lourdes = les grandes épidémies, et surtout la saignée de la Peste Noire des années 1370-1380, dont les campagnes sont encore loin de s’être remises en 1422, et la crise économique durable des années 1350-1450, qui provoque la mort par la famine et la « fuite » par le départ de plus en plus de ruraux vers les villes où ils est plus facile de survivre des distributions gratuites, des aumônes…
Guerre et misère provoquent aussi la fuite d’une partie des populations du nord de la Loire vers le sud du pays, plus épargné par les malheurs du temps (phénomène dont témoigne l’anthroponymie qui se achève de se fixer à la même époque : fréquence des noms « Parisien », « Paris », « Parisse », « Lenormand », « Lepicard » … en Poitou, Berry, Bourgogne).
B- Guerre civile et guerre extérieure : la défaillance de la noblesse :
Lien étroit établi par Basin entre guerre civile et étrangère et entre ces guerres et la défaillance des administrateurs = nobles.
ð rappel implicite de la « trahison » des Bourguignons, alliés aux Anglais jusqu’en 1435, qui utilisent la guerre étrangère pour régler leurs querelles avec les Armagnacs.
ð Déplore perte du sens de l’intérêt commun par la noblesse qui utilise la guerre pour défendre ses prérogatives vis-à-vis du roi affaibli par la défaite (discours typique des clercs juristes fascinés par la redécouvertes du droit romain fondé sur l’idée d’Etat et de bien public et qui rendent la noblesse coupable de la situation) => <>° de l’idée d’Etat et du système féodal, accusé de ruiner l’Etat par le primat des intérêts privés.
Cette situation est encore aggravée par la défaite extérieure et l’occupation étrangère.
C- L’occupation « étrangère » :
NB : si la Normandie est bien occupée par les Anglais, de même que l’Ouest de la l’Île de France, les autres terres citées sont en réalité sous contrôle bourguignon. Mais de façon significative, Basin se concentre sur la Normandie, qui est certes ce qu’il connaît le mieux, mais ce qui lui permet aussi de mettre l’accent sur les conséquence de l’occupation anglaise ‘(« la conquête doit payer la conquête »)
III- Les réactions : la révolte des « brigands », symptôme de misère ou phénomène de résistance ?
§ 7-11
A- Une réaction spontanée à la misère :
Á l’origine, un mouvement de fuite et d’abandon des terres qui a trois motifs :
- la démotivation de populations qui ne voient plus l’intérêt de cultiver les terres pour que les révoltes soient pillées ou détruites régulièrement par les hommes d’armes.
- la fuite face à la pression fiscale (anachorèse = abandon des terres, qui servent d’assiette au prélèvement de la majorité des impôts, en particulier dans le système anglais de la poll tax).
- l’abandon de villages qui sont théoriquement protégés par les châteaux et forteresses, mais où cette protection est devenue inefficace en raison de l’indifférence des nobles qui en ont la garde ou de leur transformation en pillards.
B- Un symptôme d’un Etat défaillant :
Zone où la construction de l’Etat central français a été ruinée par la guerre et les difficultés des temps et où l’administration anglaise, qui se met en place, est encore presque inexistante et ne s’exprime que sous la forme honnie de l’impôt.
Deux conséquences :
- Pillages des campagnes par les armées qui vivent sur le terrain faute de solde régulière et multiplient les exactions pour affaiblir l’ennemi (li. 51 et ss.)
- disparition de tout monopole public de la violence : multiplication des pillards qui utilisent la violence pour survivre et/ou s’enrichir : soldats, mercenaires licenciés, et paysans en fuite qui, ne cultivant plus les terres doivent trouver d’autres moyens de vivre => basculent dans l’illégalité = les « brigands » (de « brigantine », veste de cuir renforcée de métal que portait les troupes d’infanterie).
C- Un mouvement de résistance populaire ?
C’est ce que pourrait laisser penser la répression anglaise et la dernière phrase du texte. + fait qu’ils s’attaquent de préférence aux Anglais.
Sur la base de ce témoignage, // a été fait entre ses bandes de brigands réfugiés dans les forêts et les maquisards de la Seconde Guerre Mondiale (v. la série Thierry la Fronde).
Néanmoins, le mouvement n’a pas eu un caractère aussi massif que le prétend le texte (et le chiffre de 10000 exécutions est sans doute exagéré) et ses motivations nationales ne sont pas aussi nettes, la misère et la nécessité de la survie étant ses principales motivations (li. 65 t ss.). De plus, on peut observer qu’il n’y eut jamais coalescence entre ses mouvements populaires et la résistance véritable mener par certains nobles du nord de la Loire restés fidèles à Charles VII et qui méprisèrent toujours les brigands.
Conclusion :
Une crise économique, politique, morale qui est sans doute la plus grave qu’ait traversée la France dans son histoire, car la seule qui a mis en danger son existence en tant qu’entité politique indépendante et unifiée. Néanmoins, les années 1420 accumulent aussi les facteurs de récessions : reprise de la guerre, conflits civils, maximum du cycle B de Kondratieff, déprises démographiques et abandons de terre après la Peste Noire. Par le portrait qu’il dresse de la France du Nord en général, et de la Normandie en particulier, Thomas Basin fait véritablement de la première année du règne de Charles VII une « année zéro », point d’étiage à partir duquel la situation ne pouvait que s’améliorer, et durant laquelle la crise porte déjà en germe, à travers la révolte des brigands, l’espoir d’un sursaut national que ne va plus tarder à porter Jeanne d’Arc. Ce schématisme, même s’il doit être nuancé, se révèle instructif sur un point : sans ces difficultés économiques aggravées par la rudesse de l’occupation, les populations du nord de la France n’aurait sans doute pas aussi facilement accepté le retour de Charles VII.
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Révisions de vacances
15/04/2007 16:31
Pour les courageux (et il serait souhaitable qu'ils fussent nombreux) qui ont l'intention de commencer leurs révisions pendant les vacances (je vous rappelle que l'interro de TD comme les partiels vont arriver très vite à la rentrée), voici quelques pistes de travail :
1- Ne pas oublier la méthodologie : révérifiez bien que vous connaissez les grandes parties de l'intro, de la conclusion, la réflexion à mener sur un sujet en "et", les réflexes à avoi face à un texte inconnu... Entraînez-vous à construire problématique et plan sur des sujets choisis au hasard ou sur les textes distribués en exemple en cours.
2- La chronologie il est temps, si ça n'est pas encore fait, d'établir une petit fiche chronologie avec les principales dates du semestres (règnes des grands rois, empereurs ou papes, principaux événements, ...) à savoir par coeur.
3- Les auteurs et type de sources : vérifiez que vous avez bien les bios des principaux auteurs vus en cours et en TD (pour mémoire : Gislebert de Mons, Gauthier de Thérouanne, Lambert d'Ardres, Flodoard de Reims, Widukind de Corvey, Thietmar de Mersebourg, Ordéric Vital, Richer de Reims, Guillaume de Bazoches, Rigord de Saint-Denis, Guillaume de Gruel, Enguerrand de Montrelet, Jean Froissard, Jean Jouvenel (ou Juvénal) des Ursins), ainsi que la typologie de la Chronique, de l'Histoire, de la charte, du diplôme, de la notice, du cartulaire, de l'ordonnance. (le texte du partiel pourrait bien être de l'un de ses auteurs ou appartenir à l'un de ses genres...).
4- Les cours et TD : essayez de dégager les grands thèmes étudiés afin d'organiser vos révisions selon ces thèmes. A titre d'exemples (la liste n'est pas exhaustive), vous pouvez vous intérsser à : système segneurial, sytème féodal, rapport et différence entre système féodal et système seigneurial, les grands règnes en France, les principautés territoriales, conquêtes et opérations militaires hors de la chrétienté occidentale (reconquista, Drang nach Osten, Croisades...), progrès économiques, intellectuels et culturels à l'âge féodal, villes et campagnes de l'âge féodal et du Bas-Moyen-Âge (progrès agricoles, défrichements, essor urbain, commerce et artisanat...), la crise des XIVème et XVème siècles, la guerre au Moyen Âge central et final, la vie religieuse au Moyen Âge central....
5- D'ici la fin du semestre, il faut aussi commencer à réféchir à la façon dont ces thèmes peuvent s'articuler entre eux, car le sujet de partiel sera forcément au croisement de deux ou plus d'entre deux.
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